LA RECHERCHE DE LA PREUVE FORMELLE EST-ELLE INDISPENSABLE A LA DÉTERMINATION DE LA PRÉSENCE DU LOUP ?

 


EST-IL POSSIBLE DE DÉTERMINER LA PRÉSENCE DU LOUP SANS ADN ?


Les premiers faits en rapport avec la présence du loup sont directement liés à ses nombreux déplacements. Ces déplacements deviennent récurrents d’année en année et sont parfaitement détectables quand une équipe performante de suivi et d’investigation est mise en place dans un département ou une région française. Entre les premières dispersions engagées sur un nouveau territoire et une installation définitive, il est possible de collecter des données factuelles, parfois pendant plus de 5 ans. Avant que l’administration chargée du suivi du loup n’officialise la présence du grand prédateur.

 

Ces données sont en rapport avec des témoignages d’observation validés sous protocole, de restes de proie domestiques ou sauvage, de relevés d’empreintes tirés d’une voie ou de relevés de piste en milieu sauvage, de recherches de fèces, marquages ou encore de tanière. Dans l’analyse et le traitement des faits et témoignages, de l’exploration des lieux, de l’étude de la géographie locale, des relevés de pistes et divers indices de présence, du suivi du comportement des herbivores de la faune sauvage, du croisement des données, il est possible de déterminer une cartographie exacte des déplacements du canidé, de déterminer des axes et azimuts de déplacements privilégiés, de déterminer les chemins, routes, vallées empruntées habituellement par les individus présents.

Une empreinte sur un relevé de piste en Bretagne

 

La recherche de la présence du chien divagant ou déclaré perdu est un préalable à la détermination des faits sur les secteurs concernés. L’étude des déplacements du chien et du loup permet de confirmer la présence du sauvage ou du domestique ou plus rarement des deux sous-espèces. La mise en place d’une équipe dédiée sur la présence éventuelle de chiens est parfois indispensable pour pallier aux rumeurs qui circulent:

https://observatoireduloup.fr/2018/10/05/divagation-du-chien-et-dispersion-du-loup/

A la comparaison des faits, il est tout à fait possible de déterminer la présence d’un chien, animal domestique en divagation ou la présence d’un animal sauvage, exclusivement le loup, le chien féral n’existe pas en France:

https://observatoireduloup.fr/2017/09/17/le-chien-est-il-un-predateur-du-mouton-en-france/

 


CARTOGRAPHIE ET DÉPLACEMENTS DU LOUP :


A l’analyse des données et en fonction des retours du terrain il est possible de poser des azimuts de déplacements qui ne représentent pas un parcours défini mais des axes de dispersion à l’intérieur de la zone vitale. Zone vitale qui peut-être fluctuante en période d’installation, alors que des sorties de zone « d’exploration » sont fréquentes. En cumulant les données il est possible de travailler en profondeur sur des cartes ign afin de déterminer les habitudes du ou des canidés, de déterminer le nombre d’individus probables en fonction de différents critères. Puis de passer plus de temps sur le terrain afin de faire des recherches de pistes et de voies caractéristiques du loup. Il est par exemple assez facile d’identifier le déplacement d’un loup au galop, sur le bon substrat, la voie du loup étant unique à cette allure.

A l’étude des empreintes et des pistes et après analyses il est possible, parfois, de déterminer un nombre d’individus qui ne passent pas tous forcément au même moment sur la même piste. Une fois les habitudes connues et après de nombreux mois d’investigations intenses, il est possible de placer des pièges photographiques alors que peu de domestiques ont fait l’objet de prédations du loup. En effet le loup chasse prioritairement la faune sauvage avant de sélectionner des aires chasses en rapport avec les troupeaux domestiques. L’étude des faits permet toutefois de différencier les prédations du loup de celle du chien, en particulier sur les modes de mise à mort et aussi les caractéristiques des consommations. (le plus souvent, certaines prédations du loup étant parfois typées « chien »)

une prédation du chien sans consommation

 

prédation sur chevreuil/ loup en groupe de 3 individus

 

prédation du chien avec consommation

 

piste du loup au trot sud Haute-Loire 2018

 

Après le cumul de nombreuses données analysées il est possible de produire des cartes de dispersion fiables, des axes de dispersion locaux et régionaux, voire nationaux. De suivre les déplacements de ou des canidés et de confirmer la présence du sauvage avec un taux de probabilité élevé sans produire la moindre analyse d’adn ou même la moindre photographie.

 

Certains documents photographiques fournis à l’administration sont souvent classé invérifiables, voire ne sont pas conservés alors que des erreurs notoires ont été relevées:

exemple en septembre 2018 concernant le départements des Ardennes:

loup classé invérifiable. Erreur notoire!

 

L’ensemble des images concernant ce canidé ont été expertisées par un spécialiste suisse et validées comme appartenant à l’espèce Canis lupus italicus. Il faut constater que de très nombreux faits sur le secteur concerné, vraisemblablement en rapport avec l’espèce ont été classés invérifiables alors que certains intervenants locaux officiels n’étaient pas formés sur l’espèce.

Exemple de carte à titre d’illustration:

 

carte basique
carte complexe

A partir de nombreux éléments et de nombreuses analyses il est possible d’établir des probabilités de dispersions exactes dans 75% des cas sur des axes de 10 km de large. En particulier quand le canidé est au calme, sans pression de chasse et si la zone vitale est parfaitement établie. Il est donc parfaitement possible de gérer la présence du canidé en temps réel.

https://observatoireduloup.fr/2017/10/28/le-comportement-de-dispersion-du-loup/

 


COMPARONS LES DONNÉES RETENUES EN BELGIQUE ET LES DONNÉES RETENUES PAR L’ODL CONCERNANT LA PRÉSENCE DU LOUP EN BRETAGNE:


 

Certes données bretonnes ont été volontairement flouées, entre autres données non fournies ici.

Il faut remarquer en Belgique, sous l’égide de l’Oncfs, que plus le nombre de données augmentent (en même temps que le nombre de lupus: 5 au total) plus le nombre de données classées « indéterminées » augmentent. C’est assez révélateur!

 


CONSÉQUENCES DU CULTE DE LA PREUVE FORMELLE : LE BRACONNAGE DE L’ESPÈCE


Avec 3500 bénévoles le réseau loup officiel collecte environ 250 prélèvements (urine, fèces, poils, salive) valides qui permettent une détermination par l’adn. Essentiellement dans les Alpes françaises. Ces mêmes bénévoles détectent, chaque année, environ 40 carcasses d’animaux sauvages prédatés dont la plupart sont classés « invérifiables » l’inertie du système mis en place ne permettant que rarement d’être sur les lieux dans les délais nécessaires. Il faut donc engager 14 personnes pendant une année sur un secteur défini pour obtenir un prélèvement valide (adn) et plus de 80 bénévoles pendant une année pour obtenir une analyse de prédation sur une proie potentielle du loup. Sur un effectif probable de 700 canidés à la fin de l’année 2018. Ces 250 prélèvements permettent de définir la présence de 130 individus différents, environ et chaque année, soit moins de 20% des effectifs de population présents potentiellement. Ce n’est bien-sûr pas suffisant! L’adn et la preuve formelle sont donc le pendant de l’inaction et de l’absence d’anticipation. Il faut donc attendre que le canidé s’installe avant d’envisager les premières mesures d’information du public!

Cette politique, faute de moyen, ne permet pas d’établir la réalité des dispersions au niveau national.

Le culte de la preuve formelle conduit donc à des dérives qui consistent à expliquer qu’il ne se passe rien, faute de devoir expliquer que l’administration concernée ne comprend pas ce qui se passe. Les moyens engagés sur les départements français dispersés par le canidé sauvage n’étant pas en rapport avec les capacités de l’espèce à s’installer sur de nouveaux territoires compte tenu des qualités d’adaptation dont fait preuve le loup.

Le loup est braconné dans les milieux ou il n’existe pas officiellement!

 

 

15 commentaires sur “LA RECHERCHE DE LA PREUVE FORMELLE EST-ELLE INDISPENSABLE A LA DÉTERMINATION DE LA PRÉSENCE DU LOUP ?

  1. Si c’est bien un loup sur la photo 1, cela signifie clairement que le loup n’a pas peur de l’homme (5 voire plus à ce bivouac) !!!
    Ne s’agirait-il pas plutôt d’un chien !??? 😉

    1. Vous connaissez les lieux? Le couloir de Samson? C’est le contexte qui fait la rencontre entre le sauvage et l’humain ici, le loup ne craint pas l’homme, il est totalement indifférent mais comme tous les animaux sauvages ne recherche pas sa présence. Ceux qui connaissent le Canyon du Verdon comprendront!

    2. Trois lupus donc et non un, vous ne connaissez pas le contexte de fait! Connaissez-vous le couloir de Samson et le canyon du Verdon?
      Ce fait est directement en rapport avec le contexte et c’est bien le contexte qui font parfois se croiser le sauvage et l’humain. Le loup ne craint pas l’homme, il l’ignore, comme tous les animaux sauvages en général.

  2. La premiere photo est issue d une video impressionnante où on voit beaucoup de loups derriere ces campeurs qui ignorent leur présence

        1. Etes-vous sur que cette photo a été prise en France , ou Europe? c’est juste qu’il a de bien grandes oreilles ce loup.

          1. ce canidé est validé « loup » par différente personne dont un spécialiste Suisse…il y a avait bien-sûr d’autres documents fournis à ce sujet!

      1. Bonjour, nous avons un loup qui se ballade 1 nuit sur 2 dans notre terrain on as relevé les traces je ne m’attendais pas à si gros quand même ils ont des grosses patounes 🤣 nous sommes dans le 04

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