Ce titre qui ressemble à celui d’une fable est le résumé des interrogations de nos élus, instances et éleveurs face à leurs responsabilités.
Le titre du sujet diffusé sur LCP est tout aussi révélateur :
« Sur les traces du loup tueur »
Dès les premiers mots il est possible de comprendre le discours qui au fil du documentaire va vous expliquer que « le tueur » est à abattre, tout en mettant en évidence les incompréhensions et les contradictions des intervenants, élue, éleveurs, louvetiers et chasseurs.
Avant de consulter le lien de ce documentaire qui ne restera pas inutile il faut définir le mot « tueur »…
Le tueur est donc un individu de l’espèce humaine qui gage ses semblables ou un spécialiste de l’abattage des animaux domestiques.
Nous parlons donc ici de meurtre, d’une exécution pour le compte d’autrui, ou d’un acte professionnel de boucherie.
Peut-on croire ou laisser croire que ce mot « tueur » s’applique à un prédateur naturel des herbivores, sauvages ou domestiques ?
Merci de consulter ce document produit sur LCP avant de poursuivre :
Il faut donc constater que l’anthropomorphisme établi dans le titre est totalement hors sujet. Le loup est donc condamné avant même d’être compris !
Quelles sont les responsabilités en oeuvre?
Josiane Corneloup nous explique :
» Depuis la première attaque je suis au côté des éleveurs pour essayer de trouver les meilleures solutions »
Cette première affirmation est déjà un constat d’échec qu’il ne faut pas notifier aux élus ou aux éleveurs, mais bien aux instances chargées du suivi de l’espèce.
Le canidé sauvage prédateur des herbivores, dans ses dispersions, s’inscrit dans différentes phases de découverte, pré-installation, installation adaptative et installation-reproduction.
Ces phases se développent durant de nombreuses années. Elles sont bien-sûr tout à fait détectables ! C’est une certitude.
Josiane Corneloup confirme par ailleurs qu’il est possible de distinguer les milieux adaptés à l’espèce en ces termes:
» C’est un excellent terrain de chasse pour le loup parce qu’en plus nous avons énormément de haies, énormément de murets, énormément de forêts et des forêts extrêmement vastes, donc il peut se cacher à loisirs »
Ces phases de dispersions ne sont pas suivies dans les différents départements de France, faute de moyen, il est donc nécessaire de mettre l’Office Francais de la Biodiversité devant ses responsabilités et lui imposer une obligation de moyen, les suivis n’existent pas en 2020 en Saône-et-Loire.
Plus d’informations ici:
https://observatoireduloup.fr/2020/09/09/haute-saone-le-fiasco-habituel-est-en-marche/
Nous proposons à Madame Corneloup une proposition de loi instituant la création d’une instance spécialisée répartie en équipe départementale.
Cet effectif de 400 à 500 personnes au niveau national, indépendantes des lobbies et dogmes connus comprenant une filière nationale de coordination pourrait déterminer en deux ans la situation exacte, par département, des phénomènes de dispersion décrits plus haut. Donc une anticipation proactive !
Dans ce documentaire LCP nous explique que:
» Les spécialistes le qualifient de loup déviant. Il égorge les brebis sans les manger, un comportement anormal… »
Toutefois il est connu et reconnu que l’espèce ne consomme que 30% de ses proies, puisque le loup est un prédateur qui revient consommer sur les cadavres dans au moins 1/4 des faits connus, et certainement beaucoup plus si il n’est pas dérangé. Il y a bien entendu de nombreuses autres explications à ce phénomène.
Dans ce contexte de non suivi formel et de non anticipation, de fait, Denis Berlan, éleveur est dans l’obligation de rentrer ses brebis la nuit! Et pour cause pour lui comme pour l’élue, le loup semble être tombé du ciel, comme une pluie d’été ! Ce scénario habituel, qui se développe dans différents départements de France est commun, alors que l’Ofb ne voit rien, n’entend rien et ne dit rien!
Les propos de l’éleveur confirme ce constat évident:
« On se dit, la prochaine attaque, elle sera où, elle peut être là, elle peut être à côté, c’est imprévisible, vous voyez bien le bocage chalorais, c’est indéfendable, on ne va pas mettre de la clôture électrifiée partout, c’est impossible ! »
Là encore il faut souligner la solitude de l’éleveur face à un phénomène qu’il ne comprend pas, alors que les formations indispensables ne sont toujours pas -28 ans après l’officialisation déviante de la présence du loup, en France- mises en place par les instances de l’élevage. Les chambre d’agriculture, syndicats, ministres successifs dorment sur leur deux oreilles depuis 30 ans. Ce sont effectivement les responsables de ce défaut de moyen. Un de plus, défauts de moyens, qui mènent l’éleveur aux pertes bien plus souvent que le loup au fusil.
Dans cet obscurantisme absolu, LCP nous confirme, je cite:
» Ces brebis sont victimes du plan loup, un dispositif mis en place en 2018… »
Doit-on penser que cette déclaration pour le moins stupide dédouane les élus de leur totale absence d’anticipation sur le dossier loup, dans tous les départements de France ?
D’ailleurs Josiane Corneloup confirme:
» Meme si on nous dit que, aujourd’hui, il est possible de vivre avec le loup dans nos territoires et qu’il faut s’adapter, je pense que ce n’est pas possible «
La solution est donc l’abattage du sauvage, alors que les flux de dispersion sont devenus intense en France et en Europe. L’élue part donc battue d’avance alors que les leviers de la compréhension ne sont pas en place.
Christian Mazuet et cinquante personnes volontaires ont été formées.
Cette formation théorique, de quelques heures, non anticipée, il faut le noter également, se conclue ainsi:
« Je pense que plusieurs fois il nous a détecté, il nous a senti, il nous a vu et que nous ne l’avons pas vu »
Cet aveux d’impuissance confirme qu’une formation de deux heures ne permet en aucun cas d’aborder la biologie du loup. Imaginer qu’elle suffit à comprendre la complexité des comportements de l’espèce est assez futile voire totalement naïf. Le tir du loup, ici très improbable est donc inutile alors que cinquante volontaires serait bien plus productifs à contester la territorialité mise en place par ce ou ces loups, sur les communes sujettes à la déprédation. Une présence humaine pérenne et détectable serait bien plus efficace à la protection des troupeaux. Dans l’attente de solutions adaptées à chaque contexte d’élevage, après de nombreuses études de contextes variés.
Toutefois, comme le confirme le louvetier:
» C’est un animal qui va prendre des décisions rapides et qui va s’adapter à la situation »
Faut-il croire qu’il pourrait, cet animal, s’adapter à un changement, sur les secteurs de chasse qu’il a défini, en l’absence de l’humain ? Il serait nécessaire par ailleurs de comprendre localement ces comportements qui sont liés à la géographie des lieux, liés à l’absence de moyen de protection, liés à l’inculture du sujet, entre autres raisons.
L’élue confirme par ailleurs :
» Vous avez un espace immense, il faut chercher un loup, on ne sait pas du tout ou il va être »
A Champlecy, Bernard Bonnot,
explique :
» On nous pond une espèce de carte qui ne ressemblait à rien du tout, où là ces fameux fédéraux m’ont dit -on a tracé tout droit- , c’est n’importe quoi »
Il faut donner raison à cet éleveur, l’absence de suivi mène effectivement aux désillusions, LCP en conclue toujours dans l’absence de réflexion :
« Pour les éleveurs reste une solution, se défendre tout seul »
Cette conclusion confirme que l’État laisse l’éleveur, seul, face ou loup, alors qu’il est dans l’incapacité d’expliquer ce qu’il se passe. Le fiasco habituel qui est donc compensé par une autorisation de tir de destruction résonne en écho dans toutes les plaines de France, le ministre de l’écologie le confirme également, devant l’assemblée ! C’est un nouveau constat d’échec.
Ainsi Etienne Debarnot, éleveur et chasseur passe ses nuits dehors à attendre le loup, pendant que le canidé sauvage persiste à adapter la zone vitale dans laquelle il tente de s’inscrire. Cet acte d’adaptation est un défi à intelligence des hommes, pour le moins. Et le tir de destruction confirme l’absence totale de réflexion sur le sujet !
Josiane Corneloup comprend toutefois que ce statut de tireur est très aléatoire et probablement improductif et LCP de conclure béatement :
» La Saône-et-Loire n’est pas prête à cohabiter avec le loup »
Et pour cause, le loup ne sait pas lire!
Deux mois après le tir de destruction un nouvel individu est en place….un grand moment de compréhension des élus et de LCP sur ce dossier…
Bonjour à tous. Je m’intéresse au loup depuis des années, que ce soit sa biologie, phénologie, ses impacts (pas dans le sens péjoratif du terme), etc.
C’est en effet très complexe et vaste, et cela demande plus que deux ou trois ridicules heures pour ne serait-ce qu’effleurer l’espoir d’en connaître suffisamment et penser savoir comment régler cette problématique d’attaques de troupeaux. Ce qui me frappe dans ce reportage, c’est l’absence de chiens de protection élevés à cette fonction de garde de troupeaux, qui restent une des solutions très efficace, entre autres. Et de plus, il n’est évoqué à aucun moment cette solution. Ça me frappe, me choque et me révolte. Est-ce que c’est une omission du reportage? Ou bien une autre triste erreur de gestion de l’état sur cette problématique?
Dans l’urgence les solutions n’existent pas, il faut anticiper largement…
bien beau de mettre en place 400 à 500 personnes mais vu ce que le loup coute déjà qui prendrait en charge ce cout supplémentaire
et franchement dans notre boccage il n’a pas sa place
Je crois que vous ne comprenez pas la situation, que vous le vouliez ou non le loup est en train de s’installer en dehors des Alpes sur environ 120 territoires adaptés à sa biologie, donc si vous pensez qu’il faut continuer à pratiquer la culture de l’oeillère, libre à vous. Compter vos moutons si ça vous chante. Bien cordialement
https://observatoireduloup.fr/2020/08/23/suivi-du-loup-en-france-faut-il-mettre-en-place-des-filieres-departementales-ouvertes/