SUIVI DU LOUP EN FRANCE : FAUT-IL METTRE EN PLACE DES FILIÈRES DÉPARTEMENTALES OUVERTES ?

2020 formalise complètement les errances continues des suivis engagés par l’Ofb à propos du phénomène naturel de dispersion du loup en France. Il suffit de lire la presse pour en être convaincu !

Cette instance est dans l’incapacité de suivre les dispersions du canidé sauvage vers des aires tout à fait détectables dans de nombreuses régions de France.

 

LES DONNÉES DU RÉSEAU LOUP SONT-ELLES FIABLES?

 


Peut-on prévoir les dispersions du loup en France ? Est-il possible d’anticiper les futurs sites de déprédation avant l’installation adaptative du sauvage ?


Au Pays-Bas, dans un article publié le 3 août 2020,  Glenn Lelieveld de la Mammal Society explique:

     Les loups suivent des itinéraires fixes lors de leurs itinérances.

     Les éleveurs d’ovins et de caprins devraient faire l’objet de mesures préventives (subventions).

    De nombreuses attaques ont lieu en dehors des zones d’installation définies.

    Ces attaques sont prévisibles.

 

 

 

https://www.omroepgelderland.nl/nieuws/2458714/Half-miljoen-om-schaap-en-geit-te-beschermen-maar-niet-tegen-zwervende-wolf

L’ensemble des axes de dispersion nationaux, régionaux et départementaux, voire très localement, dans le contexte même des éleveurs sont tout à fait détectables à l’étude de la géographie, des dénivelés parcourus et à la condition que des suivis de terrain soient engagés dans une politique de prévention qui soit basée sur une culture du doute de l’absence du loup. A l’inverse de la culture actuelle qui privilégie une culture du doute de la présence du canidé qui implique une absence totale d’anticipation.

A la lecture du dossier ci-dessous, chacun pourra constater que des prévisions de dispersion sont tout à fait possible à partir de l’étude des données de terrain, dans la prospective présentée de nombreuses prévisions sont déjà réalisées :

https://observatoireduloup.fr/2018/08/03/prospective-de-dispersion-du-loup-2019-2024-en-france/?fbclid=IwAR3zHZWGoEsoJo0bMFzKGRznQx2m9GjsgzDM2yoWtJMQOa6sjimkHEZ-Kvg

 

Une thèse vétérinaire soutenue en mars 2018 explique dans ces conclusions, je cite :

« Dans un tel contexte, il est important de rechercher des solutions pour soulager les éleveurs sans pour autant nuire à la conservation du loup. L’anticipation des déplacements du loup constitue l’une de ces pistes. En effet les méthodes de suivi employées en France offrent une connaissance satisfaisante de l’avancée du prédateur, mais ne sont pas utilisées pour anticiper sa progression. L’apport de la modélisation mathématique en complément du suivi de terrain, devient alors intéressant. Pour cela, il est nécessaire de se pencher sur les mécanismes biologiques et comportementaux complexes qui régissent la dispersion, afin de construire des modèles réalistes capables de simuler l’expansion de la population en se fondant sur les résultats du suivi. L’utilisation de tels outils offre une possibilité de prévision à court et moyen termes, et permet d’affiner le suivi de la population. Ce travail résume les études récentes sur ce sujet. »

Dans un rapport de mai 2019, les ministères concernés expliquent :


« Il existe différents modèles de distribution géographique du loup. La tentation de projeter leurs résultats dans le futur est donc grande, mais cette proposition dépend également du degré d’incertitude attachée aux estimations, incertitude qui se propage en s’amplifiant à chaque itération de projection. Ces modèles ne sont donc pas d’une grande fiabilité pour prédire la dispersion d’une population au-delà de quelques années. »

Modéliser le comportement du loup dans ses dispersions seraient donc possible, toutefois ces modélisations ne sont pas mises en œuvre en 2020. Par contre, engager des suivis de terrain intenses dans chaque départements en 2020 est tout à fait possible. Ces investigations de terrain permettent dans l’analyse des données, la découverte des géographies locales, l’analyse des cartes de comprendre les phénomènes de dispersion et de détecter les axes locaux ou nationaux.

L’analyse des comportements de dispersion permet de suivre les différentes phases suivantes :

          découverte des territoires,

          pré-installation,

          installation adaptative,

          installation- reproduction.

Exemple :

https://observatoireduloup.fr/wp-content/uploads/2020/08/ETUDE-DES-DENIVELES-SUR-LES-AZIMUTS-DE-DISPERSION-DU-LOUP.pdf

 


FAUT-IL METTRE EN PLACE DES FILIÈRES DÉPARTEMENTALES OUVERTES ?


Ces files départementales ouvertes devraient être accessibles à tous les intervenants qui souhaitent s’investir sur les sujets évoqués dans la plus grande transparence de communication.

Sous couvert d’une charte simple dans laquelle tous les intervenants devraient s’inscrire, afin de bloquer les systèmes, de lobbying, de mésinformation, de désinformation et de pressions, habituels, sous couvert d’un exclusion définitive des filières, il serait possible de mettre en place des suivis collaboratifs de terrain, des analyses de données probantes, d’études des comportements du canidé et d’expérimentations permettant les compréhensions nécessaires concernant les axes de dispersions locaux, les phases de découverte, pré-installation, installation-adaptative et installation-reproduction, en anticipant fortement et de manière probante afin de mettre en place les moyens nécessaires avant la phase d’installation adaptative qui engendre les premiers prélèvements aux troupeaux.

Cette charte pourrait prévoir l’exclusion définitive des intervenants qui cesseraient de vouloir collaborer pour des raisons de conflits d’intérêts ou concernant des désaccords à propos des moyens et/ou expérimentations mises en œuvre afin d’éviter les blocages politiques habituels.

Ces files départementales pourraient élire un représentant national qui serait chargé de remonter les données à une file nationale qui permettrait la vision large nécessaire aux suivis et compréhensions des phénomènes dans la plus grande transparence !

Ces files départementales budgétées devrait définir des objectifs et des niveaux de réalisation dans une optique d’obligation de résultat. La politique actuelle organisée par le plan d’action loup tient de la gabegie, l’absence de contrôle, de communication ouverte et l’impossibilité d’accéder aux données de l’Ofb sur de nombreux dossiers ne permettent en aucun cas d’engager les démarches de réflexion possibles.

L’Obf devrait être tenu d’ouvrir toutes ses bases de données sans exception et une nouvelle politique de recherche d’indices de présence du loup de terrain devraient être mise en œuvre avec des communications ouvertes en temps réels, dans une obligation d’information. (sans délai)

Reste à définir qui va organiser, parmi les instances de l’Etat, les groupes de réflexion à mettre en place !

9 commentaires sur “SUIVI DU LOUP EN FRANCE : FAUT-IL METTRE EN PLACE DES FILIÈRES DÉPARTEMENTALES OUVERTES ?

  1. Le loup , comme l’ours et le Lynx , les citoyens français ont besoin d’une communication objective . Et surtout , ce service de l’état , doit travailler en urgence pour corriger , et surtout sanctionner toutes ces dérives qui le décrédibilisent , et reprendre la  » main  » sur la gestion de la faune sauvage .

  2. Oui, il faut de la transparence, il y a beaucoup trop d’omerta et de non connaissance des personnes concernées par la gestion du gibier. Le loup est présent et on ne le voit que très peu, pour un animal vu, il y en a certainement plus.
    Mieux le connaitre permettra de mettre en valeur des pistes de travail.
    La prolifération du grand gibier (chevreuil et surtout sanglier) sur tout le territoire donne raison au prédateur et les éleveurs en paient les conséquences, liées à la désertification des campagnes et à l’augmentation de la taille des troupeaux.
    Trouver un équilibre sera indispensable, et il faudrait plus de comparatif avec des pays comme l’Italie pu l’Espagne où les problèmes loup semblent différents et mieux supportés.
    Discuter entre toutes les composantes écologiques sera indispensable, sans arrière pensée et sans politique de chapelle.

  3. Évidemment que cela devrait être obligatoire, protéger le loup est une évidence et protéger les éleveurs de leur prédation aussi, la connaissance du loup de ses habitudes comportementales dans une région que nous connaissons bien devrait être mis en place dans chaque région.

  4. Bonsoir, je suis tout à fait d’accord avec votre analyse, et l’inefficacité de l’OFB…
    par contre votre belle carte Bretonne, avec ses points de couleurs : sans légende !!!
    me laisse sur ma faim (de loup) pourquoi cette omerta ?
    Merci pour votre travail.
    E. d. N.

    1. Je l’ai déjà expliqué, de fait ces indices de présences sont répertoriés sur le site, dans le cas présent le type d’indices n’a pas d’importance puisqu’il est question ici de comprendre la disposition des flux locaux et donc des futures phases de découverte, pré-installation , installation-adaptative et installation-reproduction, focaliser sur les indices sans autre démarche n’a pas de sens, c’est dans l’analyse des positionnements qu’il est possible de comprendre et envisager l’avenir. Parler d’omerta tient donc du quolibet et non d’une réalité, la très grande partie des données étant présentée sur le site depuis 2017…

    2. Je reste sur ma faim aussi, d’autant plus qu’il y a un point bleu dans la commune où j’habite ! Jamais entendu parler de loup ici pour l’instant… Je me demande si le lieu s’y prête, il y a surtout des champs et pâturages avec de tout petits bois par-ci par-là, mais aucun bois de taille importante. Ca doit être compliqué pour les loups de se cacher par ici…

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