Présence du loup en Bretagne : Le Programme « PiègeALoup » de l’Observatoire du loup.

Le contexte du programme expérimental PiègeALoup en Bretagne:


De nombreux cas de prédations sont relevés en France, chaque année, sur des animaux domestiques et sauvages. Ces actes de prédations ont lieu généralement sur des herbivores mais également sur de petits carnivores comme le renard et le blaireau. Ces événements de prédation se déroulent le plus souvent en milieu naturel mais sont fréquents chez les éleveurs d’ovins, voire plus rarement chez des particuliers concernant des espèces très variées comme les caprins, équins, camélidés ou marsupiaux comme le wallaby. Dans les milieux naturels, les herbivores sauvages représentent la principale source d’alimentation du loup. Il est possible de retrouver le prédateur sur ses proies naturelles ou des proies domestiques sur lesquelles il peut revenir se nourrir dans 30 à 50% des cas détectés, durant les deux ou trois nuits qui suivent l’acte de prédation, si des protocoles précis sont respectés et dans certaines circonstances.

Le but de ce programme est de collecter des données sur la présence du loup en Bretagne ainsi que sur ses consommations carnées et sur son comportement général ou particulier en terme de caractères alimentaires et de chasse dans des contextes précis. L’ensemble des données pertinentes fera l’objet de publications.

Un chevreuil en fuite...
Un chevreuil en fuite…

 

Le programme PiègeALoup consiste à entreprendre des démarches, d’investigations rapides et d’identification du prédateur, d’étude des comportements alimentaires du canidé sauvage, sur une période courte de deux à trois jours, en réaction à un acte de prédation strictement inhabituel et dans un contexte connu et précis. Il s’adresse aux particuliers, aux éleveurs d’ovins, caprins ou bovins et aux propriétaires de chasse privée, en Bretagne. Nous avons relevés de nombreux faits de prédations depuis novembre 2017 dans trois départements bretons et cette expérimentation va être mise en place, progressivement en : Morbihan, Côtes-d’Armor et Finistère.


Les situations dans lesquelles il est possible de mettre en place le protocole PiègeALoup :


Vous êtes confrontez à un acte de prédation inhabituel! Quelles doivent être vos démarches? 

Par acte de prédation inhabituel, il faut entendre des faits sans rapport avec le contexte habituel dans lequel vous vivez, donc sans rapport avec les faits décrits concernant les attaques de chiens divagant et qui font ressortir des modes opératoires surprenants.

Comment peut-on caractériser un acte de prédation inhabituel?

Les constats en rapport avec le chien :
Les attaques de chien sur les animaux domestiques sont fréquentes, il est possible de recenser, chaque année, près de 260 cas en moyenne et en France, en dehors des constats d’assurance en responsabilité civile habituels. Les attaques de chien sur la faune sauvage sont possibles dans certains contextes, mais peu fréquentes.

Les principales caractéristiques des faits de prédation du chien sur les herbivores sont remarquables à plusieurs titres, le nombre de morsures décelables sur le cadavre est élevé, en particulier aux pattes, sur le dos des animaux de petite taille et également sur les cuisseaux, parfois au ventre et à la tête. Les saignements sont importants et de nombreux animaux subissent les morsures répétées du ou des chiens. Les blessures sont donc nombreuses et ne sont pas systématiquement mortelles, de nombreux animaux sont blessés puis parfois euthanasiés.

Ces faits sont souvent en rapport avec la divagation d’un ou plusieurs chiens présents et connus habituellement sur les lieux concernés, ils ont souvent lieu dans ou aux abords des grandes agglomérations. Les chiens concernés sont généralement détectés pendant les faits. Ils ont lieu essentiellement de jour et dans 70% des cas constatés. Le processus engagé par le chien peut durer plusieurs heures, il se remarque quand il est exercé sur des brebis par un fort piétinement des proies, parfaitement détectable au sol.  Les consommations du chien sur les proies sont rares et peu importantes en poids. (moins de 1 kilogramme généralement et sans éviscération)
Ces faits ne feront pas l’objet d’une intervention de l’Observatoire du loup.

Les indices de présence du loup sur une proie domestique ou sauvage:

Les proies du loup font généralement l’objet de fortes consommations mais ce constat n’est pas systématique. Le canidé a pour habitude de revenir sur ses proies et se retire rapidement si il est dérangé pendant l’acte de prédation. Généralement le nombre de victimes est compris entre 1 et 5 individu-proies, sur les troupeaux ovins, une seule victime sur les bovins et les équins. Le processus de chasse dure peu de temps dans la plupart des cas. Les différentes phases, d’éviscération, non systématique, dépose de l’estomac et des intestins, déplacement du cadavre, parfois, et consommation finale sont très rapides!  Le sauvage emporte souvent une partie charnue de sa proie également mais ce n’est pas systématique. Il est donc amené à revenir pour consommer. Le loup est donc rarement détecté à la chasse, tout au contraire, il est parfois aperçu lors de ses déplacements fréquents et en particulier de jour tôt le matin ou dans le courant de l’après-midi. Plus rarement de nuit.

(une centaine de cas par an, sont répertoriés officiellement)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les modes opératoires du loup sont particuliers à l’espèce. Il opère souvent à l’approche, généralement de nuit bien que de nombreux cas de prédations soient possibles au lever du jour et en début de nuit, plus rarement en journée en zone de plaine ou de basse montagne. Le canidé profite souvent de la géographie des lieux, des obstacles naturels ou artificiels, de la végétation pour aborder les proies qu’il convoite. Il peut passer d’une proie à une autre, en particulier chez les domestiques, sans engager de consommation. Si le canidé déroule l’ensemble du mode opératoire il va consommer une ou plusieurs proies suivant différentes phases:

Généralement, la mise à mort a lieu par une prise de gorge dont la conséquence est l’étouffement rapide de la proie, il est souvent possible de détecter la marque des crocs au niveau de la gorge et les saignements sont faibles. Certaines prises qualifiées « d’immobilisations » peuvent se retrouver sur les cuisseaux, généralement sur la faune sauvage mais les cas existent chez les ongulés domestiques. Elle sont difficiles à déceler! Généralement elles ne se remarquent que par la présence de deux gouttes de sang peu visibles au travers du poil.

Les lésions sont donc profondes, parfois associées à une sur-consommation au cou et au garrot, la mise à mort est donc suivie d’une éviscération, le plus souvent. Il est possible, parfois, de constater un retournement de la peau sur les membres, une consommation de viande de l’ordre de 3 à 10 kilogrammes, ou plus, en fonction du nombre d’individus présents sur la scène de prédation. Une consommation totale peut être constatée en présence de cotes brisées.  Il y a encore de nombreux autres indices de consommation sur une proie sauvage ou domestique. Les viscères rouges, comme le foie, le cœur, les poumons sont très souvent consommées par le loup.

La mise en oeuvre de la programmation interviendra dans les semaines à venir. Nous communiquerons sur le sujet. Un numéro de téléphone dédié sera éventuellement mis en place si nécessaire.

Si vous souhaitez contribuer à ce programme, sur un cas spécifique de prédation inhabituelle, il est impératif, de nous envoyer par mail avant 11h00 du matin, les données suivantes:

Vos coordonnées exactes:

Nom et prénom, no de téléphone portable et fixe si possible, adresse complète.

Une description détaillée des faits:

Lieu précis,  nombre d’animaux victimes de la prédation, date et heure de la prédation présumée ainsi que des photographies en plans larges et rapprochés des blessures constatées, une description de l’emplacement des blessures éventuelles. Éventuellement la position gps des faits.

Vous pouvez nous contacter ici:

https://observatoireduloup.fr/nous-contacter/

Il est nécessaire de poser une bâche sur l’animal ou les animaux qui ont subi une prédation sans contact direct avec la proie. Il est indispensable d’évacuer les animaux survivants, concernant les domestiques.

L’ensemble de nos démarches sont entreprises à titre gracieux toutefois, en cas d’intervention de l’Observatoire du loup, vous vous engagerez à accompagner l’intervenant sur les lieux, le temps nécessaire à ses investigations, de plus, une clause de confidentialité stricte vous sera imposée qui comporte également en préalable une autorisation de communiquer sur les faits . Cette autorisation de communiquer exclue toutes les coordonnées personnelles des signataires sauf, non respect unilatéral, de la clause stricte de confidentialité de votre part. (voir le document ci-dessous)

Vous recevrez un compte rendu de nos investigations par retour de mail dans les délais nécessaires à la compréhension exacte des faits relevés. Nos investigations feront l’objet de photographies et/ou vidéos et piégeages photographiques de manière systématique, afin de déterminer, si possible, quel est le prédateur qui a officié et dans le but de collecter le maximum de données scientifiques sur le comportement général de prédation et de comportement du loup sur ses proies.

L’ensemble des documents, photographies, vidéos, sont susceptibles d’être produits sur le site de l’Observatoire du loup sans accord préalable.

4 commentaires sur “Présence du loup en Bretagne : Le Programme « PiègeALoup » de l’Observatoire du loup.

  1. Nous avons contacté BVSFEPM GMB et LPO en leur proposant une collaboration sur le sujet précis de cet article sans réponses des trois groupes concernés….!!

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