Je vous livre ici les histogrammes mettant en rapport l’évolution des tirs de destruction et des dommages aux troupeaux:
Constats:
En Savoie, alors que la pression de chasse est maintenue le nombre d’attaques est en évolution positive de 4% pour une légère régression du nombre de victimes (- 5.6%).
En Isère, malgré une forte augmentation de la pression de chasse, le nombre des victimes est en augmentation (+18%), le nombre des attaques est en évolution également et ce chiffre interroge: car il est de +22%!
En Hautes-Alpes, (comme en Savoie) alors que la pression de chasse augmente, le nombre d’attaques est en évolution positive de 6% pour une légère régression du nombre de victimes (- 5.3%).
Dans la Drôme, comme en Isère, alors que la pression sur le loup augmente les nombres d’attaques et de victimes sont en augmentations ( +17% sur le nombre d’attaques et plus 26% sur les victimes) C’est tout à fait révélateur d’une politique de tirs non gérée et totalement absurde (âge/statut et puissance du groupe impacté).
Ce fait révélateur semble conforter par la situation dans les Alpes Maritimes! Alors que le nombre de tirs est en forte baisse, les dommages aux troupeaux sont en chute de 15.5% (-15.5%) pour un nombre d’attaques en baisse de 10.5% (-10.5%). Il est donc possible de constater une évolution des dommages collatéraux positive ou négative en fonction de la pression exercée sur l’espèce. C’est même indéniable dans ce département!
Cette constante est confirmée, concernant les Alpes de Haute-Provence, alors que le nombre de tirs de destruction est en régression, les dommages aux troupeaux régressent! Victimes en évolution négative de 15% (-15%) pour un nombre d’attaques en baisse de 10.5% (-10.5). La politique de tir engendre effectivement des conséquences positives ou négatives sur la prédation aux troupeaux!
Dans le Var les constats sont les mêmes, une baisse forte de la pression de chasse engendre une baisse de 14% du nombre des victimes (- 2% sur le nombre d’attaques). Il faut constater ici, que les tirs des années précédentes ont probablement engendré des phénomènes de résilience de l’espèce qui ne sont pas suivis exactement. (augmentation du nombre des canidés et augmentation de l’âge moyen dans les groupes et mise en concurrence des groupes et évolution exacte des territoires de chaque groupe)
Tout au contraire, en Haute-Savoie l’augmentation des tirs se traduit par une augmentation des dommages! Plus 54% du nombre d’attaques, la corrélation entre tirs et attaques aux troupeaux est quasi certaine. ( plus 31% en nombre de victimes). C’est même édifiant!
Conclusions:
Alors que le préfet coordinateur augmente encore la pression sur l’espèce en 2021 (110 tirs possibles dès le mois de janvier 2021), cette politique doit être revue complètement, le tirs exercés en été sont totalement inutiles dans la grande majorité des cas, c’est bien avant et pendant la période du rut qu’il faut concentrer les tirs (donc sur une période courte de quelques semaines) et à condition que des protocoles définis strictement prévoient le nombre d’individus à tirer, la période de tir par contexte, les classes d’âges des individus à détruire, le sexe des individus à détruire et leur statut social (reproducteur, subalterne, dispersant potentiel etc…)
Cette absence de résultat est directement en rapport avec un manque de suivi évident des groupes et des tirs dans les groupes, des reproductions et de l’évolution géographique détaillée des zones vitales des groupes et des contextes des éleveurs en zone de montagne et plus tard en plaine (exemple récent Haute-Saône ou le loup est présent sur les troupeaux 3 mois après les tirs)!
Tant que des équipes de suivies spécialisée et formées ne seront pas en place dans chaque département, cette politique d’augmentation progressive des tirs impliquera une absence de résultat, malgré les efforts engagés par les éleveurs (alors que 32% n’ont pas engagé de contrat avec l’État en terme de protection ).
Je vous laisse y réfléchir!
les tirs sur loup n ont qu un but s attacher les votes des agriculteurs sans prendre de vraies mesures en accord avec la nature et la protection de la bio diversite ! qu en sera t il du chacal dore qui prelevent son du sur les troupeaux et dont on accuse le loup!
LE COTE CONTRE-PRODUCTIF DES TIRS DE LOUPS…
J’élimine la Haute Savoie qui a des chiffres trop petits pour en tirer une conclusion objective.
Pour les Hautes Alpes et surtout Isère et Drôme, les nombres d’attaques et de victimes augmentent avec la pression de la chasse.
Pour les Alpes Maritimes, Alpes de Haute Provence et le Var, c’est exactement l’inverse. J’en tire plusieurs conclusions:
1. il y a certainement d’autres facteurs importants qui ne sont pas pris en compte dans cette étude comme le niveau de protection troupeaux qui peut être très différents d’un département à l’autre (relief, parcs sécurisés, nombre de patous, taille des troupeaux…).
2. pour le moment le tir des loups reste très aléatoire puisqu’en général il répond à une attaque signalée par un éleveur. On pourrait tendre vers sélection un peu plus scientifique sur des critères qui restent à définir.
3.le coté contre-productif du tir des loups est bien connu. Une meute est en capacité de tuer des gros gibiers sauvages (cerfs, sangliers..) alors que les solitaires se contentent de plus petites proies. Tuer un chef de meute par exemple va faire éclater la meute en plusieurs morceaux plus petits ce qui va automatiquement augmenter le nombre de petites proies comme les agneaux. Et vous obtenez le résultat inverse de ce que vous recherchez…
Comme quoi…
Édifiant !
Bonjour, je pense que le tir du loup est une opération « sociale et politique » et non « opérationnelle et volontairement régulatrice ». ce qui serait intéressant de comparer c’est d’évaluer l’évolution des « sentiments » des professionnels s’estimant victime du loup au regard du nombre de tirs effectués.
Et donc elle devrait être contre-productive?