Le loup dans les Vosges : À quelle partie de Bonneteau jouent les préfets ? Le sénateur Grémillet docteur en psychiatrie du loup !


COMMUNIQUE DE PRESSE 


Le loup dans les Vosges : À quelle partie de Bonneteau jouent les préfets ?

Le sénateur Grémillet docteur en psychiatrie du loup !


 

Les préfets sont aux parcs en Meurthe et Moselle, en Meuse et dans les Vosges !

Un loup seul aurait tué 518 domestiques dans le Grand-Est en 2018. Ces déclarations surprenantes méritent quelques explications.

Alors que le loup est présent, en 2018 dans l’Aube, la Haute-Marne, la Meuse, la Moselle, la Meurthe-et Moselle et les Vosges, dans l’Yonne et en Côte d’Or et Jura, en Alsace, en Saône-et-Loire et dans la Marne, dans la Nièvre, dans l’Aisne et les Ardennes, en Belgique et au Luxembourg- les deux préfets présents en Lorraine, affublés du sénateur habituel, voudraient nous faire croire que le tir du loup en Lorraine va régler le problème de la présence d’un loup isolé et désigné par le sénateur Gremillet comme étant « taré »

Rappelons l’historique de l’arrivée du loup en Lorraine et les déclarations des instances concernées :

Dans la Meuse : le canidé a été pisté, sur la neige, pour la première fois le 24 janvier 2013, par nos soins, à l’époque les déclarations de l’ONCFS étaient les suivantes :

« Nous, nous sommes formés pour faire face à cela et nous sommes en vigilance. Mais à l’heure actuelle, nous n’avons réalisé aucun constat pouvant conclure à la présence du loup en Meuse », assure Frédéric Rozet, responsable départemental de l’ONCFS. Depuis la fin de l’année 2011, l’Office a enregistré une dizaine de témoignages d’observations visuelles « mais rien de très probant. »

Les moyens de protection mis en place dans ce département sont depuis très insuffisants.

En Meurthe-et-Moselle : Dans les faits la dispersion du canidé est avérée depuis le mois d’Août 2013, ou il a été pisté en forêt de Parroy, en provenance du département de la Moselle, toujours par nos soins ! Nous avions communiqué à ce sujet

En décembre 2014 l’Oncfs ne sait toujours pas ce qui se passe, les déclarations étaient les suivantes :

Par Daniel Adrian : « on ne peut pas dire, infirmer ou confirmer si c’est du loup ou pas »,  confirmée par le Directeur de la DDT Christophe Fotré « nous n’avons pas la certitude encore, ça pourrait être un grand chien »

Entre 2015 et 2018 près de 550 brebis sont pourtant victimes du loup, officiellement.

Je cite les déclarations de l’Observatoire du loup à ce sujet, en octobre 2014 :

« Dans l’Est encore, l’importance des effectifs présents va conforter un flux de dispersion important, en particulier en direction de la Meurthe et Moselle qui devrait prendre les devants, rapidement (mise en protection globale des troupeaux et domestiques).. »

Un loup a été photographié par la SD 54 qui ne correspond pas d’un point de vue phénotypique à l’individu recensé dans la plaine vosgienne! Cet individu apparaît d’ailleurs dans le compte rendu du réseau loup no 24.

Le loup est détecté en Moselle le 30 janvier 2014, officiellement, l’image présentée permet d’identifier la présence d’un troisième individu distinct.

Officieusement le loup était présent dès mars 2011 sur les communes de Vigy, Saint-Hubert, Kédange sur Canner, entre autres faits. Les faits ont été cachés.

Depuis on se sait plus ce qui se passe dans ce département en dehors des déclarations de l’Observatoire du loup.

Nous confirmons la présence d’un cinquième individu dispersant en 2018 sur les communes de Guerting et de Distroff ou nous avons relevés des indices de présences valides (proies et fèces)

Le retour officiel du loup dans la plaine vosgienne a eu lieu le 17 février 2012, sur la commune de Lamarche, l’expertises des carcasses avaient révélé la présence de deux individus à l’époque alors que nous avons pisté le canidé sur la commune de Midrevaux le 19 avril 2013. L’analyse de piste attestant de la présence de trois individus, plus tard détectés dans la Marne et dans la Haute-Marne et à plusieurs reprises. Ces faits ont été confirmés depuis !

Continuer à expliquer aux éleveurs qu’il n’y a qu’un seul individu en Lorraine en dehors du massif vosgien est une hérésie mentale, à moins que cela ne relève encore une fois d’une opération grossière visant à préparer l’opinion à un futur arrêté d’autorisation de tir de destruction. Qu’un sénateur qui passait par là ajoute le ridicule au scandaleux n’est qu’un épiphénomène qui illustre toutefois le niveau de sérieux avec lequel certains traitent ces questions. Nous ne sommes pas certains que cette déclaration apporte la plus petite parcelle de crédibilité à l’opération pilotée par la préfecture !

Il est clair que la communication de « char d’assaut » engagée par la Préfecture des Vosges vise une fois de plus à dédouaner les autorités de leur inaction patente et à conforter certains éleveurs et leur syndicat dans la conviction que les difficultés de la filière ovine est causée par la présence du loup. Double bénéfice pour l’état et ses représentants locaux, laisser penser aux éleveurs que l’état prend en compte leur détresse, ce qui n’est évidemment pas le cas, pas plus dans l’anticipation du risque et l’aide à la protection des troupeaux que dans l’aide à la résolution des difficultés structurelles de la filière, et désigner un bouc-émissaire en piétinant la réalité et le simple bon sens. Vieille ficelle, mais toujours efficace, qui consiste à transformer en monstre celui que l’on veut abattre.

Il ne reste plus qu’à en tirer la conséquence, et nous sommes prêts à prendre le pari que l’arrêté du Préfet autorisant les tirs de destruction est déjà rédigé et prêt à être publié.

Messieurs les préfets, vous nous expliquez que « la multiplication des parcelles ne permet pas aux éleveurs de protéger leurs ovins avec des chiens. » et vous avez raison ! Toutefois vous n’avez pas fait le nécessaire et vos prédécesseurs, non plus pour faciliter la tâche des éleveurs, en effet il eut été opportun d’exécuter des regroupements de parcelles par échanges qui bien-sûr pouvait rendre la protection de troupeaux plus aisée et l’agriculteur plus efficace dans son travail de protection des troupeaux, au lieu d’essayer d’exécuter le loup comme cela a été tenté par la brigade du loup ces dernières années. N’oublions pas que les dommages collatéraux dus aux tirs anarchiques organisés par l’État ne sont pas sans conséquence pour l’élevage quand ils s’exercent sur un groupe de loups. Faire croire aux éleveurs que le tir du loup est une solution témoigne une fois de plus des errances renouvelées des administrations et des autorités concernées.


Jean-Luc Valérie | Observatoire du loup         //         Dominique Humbert | Biodiversit’haies 88


 

2 commentaires sur “Le loup dans les Vosges : À quelle partie de Bonneteau jouent les préfets ? Le sénateur Grémillet docteur en psychiatrie du loup !

  1. Je ne sais s’il y a des loups dans le secteur, Lorquin et Héming en Lorraine.Mais vue l’étendu du domaine forestier, cette zone doit être propice. Par contre je suis sidéré de voir la quantité de mouton dans des enclos en bordure de forêt sans aucune protection. Et je ne parle pas des clôtures, d’une vétusté incroyable. Je ne suis pas éleveur, mais un citoyens ordinaire, mais il faut l’avouer, que l’absence de politique est flagrante. Qu’attendent les éleveurs pour faire pression sur les pouvoirs publiques pour qu’un politique intelligente de protection des élevages et de respect de la vie sauvage soit mis en oeuvre.

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