Ce document a été diffusé dès le 22 octobre 2013. L’ensemble des prévisions de dispersion sont aujourd’hui, réalisées.
La prospective de dispersion du loup 2014-2017
La progression actuelle de l’espèce, en terme de dispersion, nécessite la mise à l’étude d’une prospective de développement. Cette anticipation, dans la compréhension et l’évaluation des phénomènes de dispersion recèle un caractère totalement urgent. En 2017, pas moins de 52 départements français seront en présence du grand prédateur. Alors que la politique actuelle, basée sur le déni du loup, ne permet pas d’instaurer une politique globale de mise en protection des troupeau, au niveau départemental, il serait utile de constituer rapidement, les équipes régionales indispensables à l’anticipation des bonnes décisions. L’exemple calamiteux de la dispersion du loup, dans l’ouest vosgien, en Haute-Marne et dans le département de l’Aube, révèle l’inaptitude des pouvoirs publics à s’organiser. Le manque d’investigations de l’Oncfs, sur le terrain, faute de moyen suffisant, engage à une prudence totalement administrative qui se traduit par de nombreux prélèvements chez les éleveurs. Pire encore, les préfets ( Aube et Haute-Marne) concernés ont arrêté des tirs de destruction « au chien errant », laissant les éleveurs ovins et les populations dans la plus grande inquiétude, et une totale incompréhension du phénomène. Cela, sans compter, les fortes pressions exercées de part et d’autre sur les techniciens, maires ou éleveurs.
Comment anticiper ?
A partir des éléments connus, témoignages de chasseurs, naturalistes, éleveurs, prédations suspectes sur les ovins ou les bovins, faits de présence avérés également, trop souvent placés dans l’attente (images des pièges photographiques, relevés de pistes ou voies du loup), il est possible à partir d’une cartographie précise en collaboration avec le statisticien, le géographe, le forestier, l’éleveur, les spécialistes du loup dans les différents domaines ( biologie, éthologie, pisteurs, analyste etc) de croiser les données et d’établir les schémas de dispersion du grand canidé. Le bon sens permettant d’expliquer que le dispersion du loup est inévitable et qu’un minimum d’organisation dans la gestion des parcs, îlots et estives est profitable aux éleveurs. D’autant plus que la politique mise en place par le Groupe National Loup est basée, presque exclusivement, sur le tir du canidé, les plans successifs n’ayant jamais, jusqu’à présent, été réalisés. Il est évident que les tirs du loup, qu’ils soient légaux, ou illégaux pour la plupart, dispersent les effectifs, d’un département à un autre. Facilitant les reproductions multiples et la création de nouvelles meutes. Il faut noter que plus les effectifs de canidés, présents en meute, sont importants, plus les prélèvements sur les domestiques sont faibles. Les capacités de chasse au grand gibier (cerfs, sangliers) étant plus importantes et plus bénéfiques, en terme de rapport perte/gain d’énergie, pour les meutes dont l’effectif atteint au moins 5 canidés.
Après avoir dresser une carte de dispersion, il est donc possible d’anticiper, en s’adaptant, avant la présence effective du prédateur.
L’exemple du développement de l’espèce depuis près de 36 mois, dans l’Est de la France est assez caractéristique. Alors que les prédations (connues) s’élèveront à plus de 500 ovins prélevés par les canidés depuis avril 2011, alors que la présence du canidé est attesté en 2005 et en 2007, puis, en nombre en 2010, toutes les mesures de mise en protection, ne sont, à ce jour, toujours pas mises en place. Les compensations versées, en pure perte, auraient pourtant couvert, en anticipant, les moyens nécessaires à la mise en place de clôtures adaptées, de chien de protection et de berger ou aide-berger formés au loup. L’anticipation aurait permis d’organiser la gestion des parcs et estives de manières, beaucoup plus efficaces.
Faute de mettre en place cette anticipation, totalement obligatoire, les demi-mesures actuelles ne peuvent que dégénérer vers des statistiques de prélèvements sur les domestiques, de plus en plus insupportables. A l’image de ce qui se passe en Mercantour, alors que la vérité sur la présence du loup -qu’il est habituel, de faire passer pour le chien divagant, ou pire, le chien « errant », comme en Haute-Marne et Aube en 2013- n’ a été connue que 5 ans après l’arrivée du canidé, en nombre.
Prospectives :
Pas moins de 40 départements seront concernés par la présence du loup ( Canis lupus lupus), dans les 18 mois à venir, au plus tard! En 2020, le canidé aura repris pied, après éradication, dans plus de 65 départements français, sur près de 70% des surfaces forestières ou agricoles.
L’Ain, terre de transit du loup, habituelle, va voir le loup, prendre ses marques, tout comme dans le Jura voisin de manière plus intense. Une nouvelle dispersion sur le Doubs est à envisager, dès l’hiver prochain, avec de nouvelles prédations sur les domestiques, dès l’été 2014.
Dans le département de l’Ardèche, une forte augmentation des prédations du loup est probable. Après une forte présence du loup, en meute, le flux de dispersion s’orientera vers la Loire, le Puy de Dôme et l’Allier. Dans le département de la Loire, une dispersion est possible dans les 18 mois à venir.
Le département des Ardennes, connaîtra le retour du loup dans les 24 mois à venir, au plus, après dispersion des effectifs vosgien en Meuse, ou il est possible que le prédateur s’installe dès l’hiver 2013-2014.
En Ariège, tout comme en Aveyron, la dispersion du loup va s’intensifier, une installation pérenne, en meute, en Ariège est très probable.
Sur l’Aude, il faut envisager de nouvelles dispersion, en provenance des Pyrénées Orientales, ou le loup est installé en meute. Les deux départements pourraient connaître une augmentation des prédations sur les domestiques.
Concernant le Morvan, il est acquis, que la dispersion est déjà engagé depuis l’hiver 2012/2013. Un retour probable des effectifs, originaires de l’ouest-vosgien, et maintenant installés sur les territoires haut-marnais, est très probable sur les départements de Côte-d’Or et de Saône et Loire. L’Yonne et la Nièvre connaîtront rapidement la dispersion du loup.
En Corrèze, il faut également envisager de nouvelles dispersions des effectifs, présents en Lozère et Haute-Loire. Ces deux départements vont connaître, la dispersion et l’augmentation des prélèvements sur le bétail. Le déni des moyens de protection, des syndicats d’éleveurs ( JA et Fdsea) et les pressions exercées pour empêcher les premières expérimentations du « camping au troupeau » de l’association « Alliance avec les loups », ne permettront pas une mise en protection des troupeaux, sereine. Le Gard sera également sous dispersion forte du canidé.
Dans l’Aube et la Haute-Marne, le déni du loup, l’indécision des pouvoirs publics, le laxisme des syndicats d’éleveurs et des préfectures, dans l’organisation de la mise en protection des troupeaux, va engendrer de nouveaux prélèvements. Les demi-mesures qui seront mises en place, un simple filet à mouton, électrifié, ne seront pas efficaces. Il faut s’attendre au pire. Probable reproduction en 2014, tout comme dans l’ouest-vosgien. Les troupeaux qui ne seront pas protégés au printemps 2014, vont connaître de nombreux prélèvements.
Concernant le massif vosgien, installé sur 7 départements, il faut noter que les éleveurs qui ne seront pas protégés, de manière efficace, vont connaître de nombreux prélèvements. Les départements du Bas-Rhin, de Meurthe et Moselle, du Territoire de Belfort, vont subir à nouveau la dispersion des effectifs dès l’hiver 2013/2014. Le risque est majeur concernant la Meurthe et Moselle, le loup dispersant de l’ouest en hiver et de l’est en été, comme en 2013. Sur le département de la Haute-Saône, une installation est possible, et les prédations seront vraisemblablement en augmentation, en 2014 et 2015. La désinformation et le pourrissement organisé par les syndicats d’éleveurs ( Fdsea et Confédération Paysanne) ne permettra pas de travailler dans un climat serein. Au détriment des éleveurs.
Le Lot et Garonne et le Tarn et Garonne seront investis par le loup, dans les 18 mois à venir.
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