Les données produites dans le dernier info-loup de juillet 2023 sont assez édifiants ! Il semble que personne ne s’intéresse aux résultats obtenus depuis 5 ans, et pourtant….
Les éléments connus et officiels nous expliquent que le nombre des attaques est très élevé là ou le nombre des chiens est le plus important et là ou les tirs de destruction sont les plus élevés. Et même pour certains départements que le nombre d’attaques est « anormalement » élevé là où le nombre de domestiques est faiblement présent en estive (exemple Alpes-Maritimes/Savoie et Var qui cumulent pourtant plus de 57% des tirs), que la pression de destruction dépasse effectivement le seuil de 19% très probablement (23.6% de fait alors que l’effectif de loup aurait théoriquement chuté d’environ 298 individus en 2022 par rapport à une probabilité de 1360 individus attendus en 2022 compte tenu des données « officielles »…. Le braconnage est-il devenu une norme formelle?) que là où le nombre des tirs de destruction est très élevé à élevé, le coût moyen d’une attaque par ovin présent est absolument « hors-norme » dans certains département, exemple, Alpes-Maritimes, Savoie, Drôme, Alpes de Haute-Provence et Var (en résumé plus on tire, plus le coût des indemnisations/déprédations grimpe en flèche sur des populations d’ovins faibles en effectif, et ce constat devrait poser question, il faut même se demander si il existe encore des fraudes à l’indemnisation, si l’État n’est pas, dans une culture du défaut de contrôle, ou inscrit dans une mé-gestion anarchique du dossier faute de moyens…entre autres explications possibles)
En dernier lieu le nombre des tirs engagés dans les Alpes semble la conséquence de pressions lobbyistes plutôt que d’une gestion ordonnée en rapport avec des analyses probantes de situations qui sont à l’évidence mal maîtrisées par l’administration en charge du dossier!
Colonne1 et suivantes: coût du loup pour 1 domestique à l’herbe, cheptel effectif, nombre de tirs en 2022, départements, nombre des chiens en place (protection), nombre des domestiques par chiens placés, nombre des attaques en 2022, coût d’une attaque en moyenne, efficacité de l’État, nombre d’ovins à l’herbe pour un tir de loup exécutés, effectifs de loups (nombre des meutes officiel X 6 individus loups)
Les questions qui se posent :
La population des loups est-elle bien évaluée dans les Alpes ?
Probablement non, compte tenu des nouveaux objectifs produits dans le Plan action loup 2024/2029, toutefois, il faut remarquer que cet état de fait aggrave les constats qu’il est possible de faire quant aux résultats obtenus par les instances officielles chargées du dossier loup en France qui ne semblent pas se poser de question….
En effet, même en admettant des biais dans la détermination des effectifs de population de loups dans les Alpes il ressort globalement que là où l’État finance très largement les moyens de protection des troupeaux, là où l’État finance allégrement la brigade loup et la louveterie, là où le nombre de tirs de destruction verse dans l’illégalité, les résultats attendus en terme d’attaques sur les troupeaux sont quasi nuls ! Il faut même se dire que cet état de fait officiel pose de nombreuses questions quant aux contrôles indispensables qui sont à mettre en œuvre dans certains départements des Alpes ! Cela va devenir une évidence dans les années à venir.
La population des chiens financés par l’État est-elle présente sur les estives de montagne ?
A la simple étude des chiffres fournis par le préfet référent, en effet, 5230 chiens sont subventionnés dans les Alpes et Pré-alpes en 2022, il faut croire que plus le nombre des chiens de protection placés en face des loups serait élevé, plus le nombre d’attaques sur les domestiques est élevé. La conséquence directe étant alors instituée ainsi : plus le nombre de tirs de destruction de loups est élevé ! En pure perte cependant, en effet plus le nombre de tirs de loup est élevé, plus le nombre des attaques est également et encore « élevée » ! A la comparaison des chiffres produits, c’est même absolument incroyable d’inefficacité !
Alors bien-sur l’officiel va nous rétorquer que le nombre de loups a considérablement augmenté en 5 ans (période 2019/2023). Toutefois, les données produites en 2019 et 2020 étaient, à l’évidence aujourd’hui, fortement biaisées, ce que tout le monde, du moins pour les initiés, pouvait supputer depuis 2015 au plus tard. Donc cette augmentation est tout à fait relative et il faut dire que les « rattrapages » devenus indispensables à l’OFB ont pour conséquence d’expliquer qu’un effectif de loup qui double, en 5 ans, malgré 512 tirs du canidés exercés dans les Alpes, en 5 ans, est un gage de la résilience de l’espèce encore strictement protégée paraît-il ! Peut-on croire que cette vision des faits cache la gabegie actuelle et passée, conséquence d’une mé-gestion remarquable ?
L’officiel peut encore rétorquer que si ces tirs n’avaient pas été exécutés sans vergogne, la situation serait bien pire…
Néanmoins, à l’étude des chiffres, à l’observation de l’évolution des données, il faut confirmer que le nombre des loups est effectivement sans rapport avec le nombre des attaques, 512 tirs et braconnages reconnus officiellement n’ont rien changé, au contraire entre 2019 et 2022 les faits recensés officiellement passent de 3230 à 3383 faits d’attaques malgré la forte augmentation du nombre des chiens de protection…Doit-on s’en réjouir ?
Ce constat pose questions !
Les moyens engagés par l’État et donc le contribuable sont-ils efficients ?
Observons plus particulièrement 6 départements des Alpes : Commençons par l’Isère où le coût du loup par domestique produit à l’herbe est assez élevé, soit 5,13 euros par domestique, mais vous allez constater, plus loin, que deux départements ( La Savoie et les Alpes-Maritimes, curieusement, et après des records de tirs de destruction du loup) ont largement explosés les coûts malgré de forts « investissements » apparemment improductifs de l’État français !
En Isère pour un coût du loup de 5,13 euros, par tête, il faut admettre (toujours selon les données officielles) que le nombre d’attaques par loup est faible et que le nombre de chien de protection par loup détecté est faible également, le coût semblerait donc justifié. Cependant les 45 tirs exécutés en 5 ans auraient dus permettre des coûts inférieurs. Ces tirs étaient-ils indispensables, le louvetier a-t-il tirer le loup qui se sert dans les troupeaux ? Il faut en douter !
Les coûts du loup sont faibles dans les départements où les effectifs de domestiques sont élevés, en estive, sauf dans les Alpes de Haute-Provence, et dans une moindre mesure en Hautes-Alpes.
Les coûts du loup sont exorbitants en Savoie et dans les Alpes Maritimes et très élevé en Isère là ou l’État finance un nombre de chiens très élevé ( 102 à 194 ovins par chien de protection) tout en engageant 325 tirs de loups en 5 ans, soit plus de 63% des tirs pour seulement 14% de l’effectif de population de domestiques à l’herbe dans les Alpes et 51% des effectifs de population du loup! Comment peut-on expliquer de tels coûts ?
Doit-on parler de dérives ?
Dans le Var et la Drôme le coût du loup par tête de domestiques à l’herbe est supérieur à 3 euros, 1089 chiens sont financés 87 tirs de loups ont été exécutés !
En Hautes- Alpes et en Savoie le coût par attaque est supérieur à 1000 euros et il atteint un sommet en Isère (1205 euros/attaque) après 218 tirs de loups ! Peut-on parler d’efficacité ?
En présence de 2114 chiens de protection financés par l’État faut-il demander des comptes aux Organisations agricoles plus souvent dans le dogmatisme que dans les démarches positives !?
« Faut-il instaurer des obligations de moyens et de résultats ? »
Quels sont les contrôles engagés par l’État ?
En terme de contrôle de gestion, aucun apparemment, cumuler un grand nombre de données et en faire les analyses indispensables ne semble pas possible.
Il semble nécessaire :
d’instaurer des contrôles sur la mise en œuvre des moyens de protection, sur les conditions des tirs de destruction absolument inefficaces, sur les constats d’attaques dont les chiffres devraient interroger, compte tenu des moyens mis en œuvre…
d’instaurer une évaluation des effectifs de loups par département, donc un nombre de meutes actives, de couples non reproducteurs et d’individus isolés ou satellites des groupes.
Quels sont les lobbies qui sont à l’œuvre dans les Alpes ?
Commente peut-on expliquer les questions suivantes :
Comment peut-on financer entre 10 et 15 chiens de protection par loup détecté, en Savoie dans les Alpes-Maritimes et les Hautes Alpes tout en engageant en 5 ans, 273 tirs de loups tout en cumulant un nombre d’attaque très élevé , soit 48% des attaques de loups (officielles) pour 33% de l’effectif de population de loups ?
Qui a intérêts dans les départements suivis à exercer des pressions sur l’administration afin d’obtenir un grand nombre de tirs de destruction du loup ?
Exemple, dans les Alpes-Maritimes pour un effectif de 50 000 têtes de domestiques accompagnés par 488 chiens de protection (1 chien pour 102 domestiques à l’herbe) l’État engage 183 tirs de loups en 5 ans pour un record d’attaques (comparativement) dans les Alpes en 2022 soit 721 faits de prédations officiellement recensés !
(771 faits sur un total de 3383 cas)
Soit 23% des attaques du loup dans les Alpes pour 36% des tirs exécutés dans les Alpes (en 5 ans) pour seulement 4% du cheptel à l’estive dans ce département…
Exemple en Savoie , pour un effectif de 65 000 têtes de bétail à l’herbe, accompagnés par 605 chiens de protection (1 chien pour 108 domestiques) l’État engage 97 tirs de loups en 5 ans pour le résultat suivant : 510 attaques de loups en 2022…
Peut-on parler de résultats probants dans les Alpes ? Peut-on croire que les tirs engagent à des dommages collatéraux ? Peut-on croire que les tirs sont exécutés sur le premier loup venu au troupeau en toute ignorance des causes à effets ? Quels intérêts économique faudrait-il préserver dans les Alpes ? Doit-on parler de compromissions notoires ? Faut-il demander une commission d’enquête parlementaire sur les moyens engagés et les résultats obtenus ?
Je cite la Fédération Nationale de Chasse :
« Le loup peut être présent chez nous, à condition qu’il soit géré dans ses effectifs, pour qu’on ne dépasse pas un certain seuil qui serait problématique vis-à-vis des activités économiques, de la population rurale et de façon générale avec la vie des territoires. »
1 commentaire sur “FINANCEMENTS DU PLAN LOUP DANS LES ALPES: DES RESULTATS DÉSUETS QUI TIENNENT DE LA GABEGIE ET DES LOBBIES ?”