L’Union pour la Sauvegarde des Activités Pastorales, L’Inra, Maires et Elus locaux, le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive et le Cnrs se fourvoient au Glandon.

Ce document a été publié pour la première fois le 11 septembre 2016. En Octobre 2017, les faits parlent d’eux-mêmes et prouvent que les élucubrations du Cerpam, du Cnrs, de l’Inra et du Cefe ne sont pas en rapport avec la scientificité prétendue.

Les nombreux tirs de destruction du loup ne permettent pas de réduire les dommages aux troupeaux. C’est même, à l’étude des données de 2012 à 2016, exactement le contraire que les éleveurs ont obtenu. En pure perte.

Analyses spatio-temporelles des prédations du loup dans les Alpes entre 2015 et 2016


 

Les déclarations des élus, Cerpam, Inra, Cefe et des éleveurs au Glandon sont-elles intellectuellement admises ?

Dans les faits à lire la thèse de Lescureux, sur laquelle se base le Cerpam et les autres « érudits » concernés, il faut se rendre compte immédiatement de la dérive intellectuelle de ce cher Laurent Garde qui prend pour argent comptant des écrits dits scientifiques qui à l’évidence, sont sortis d’un contexte particulier d’études basées sur le ressenti des bergers kirghizes, l’ensemble sur un secteur géographique restreint, le tout mixé à travers les conclusions de l’Escureux qui affirme entre autre que le loup serait capable d’intentionnalité, c’est à dire, dans les faits, que le canidé sauvage ferait preuve d’une conscience dirigée vers l’humain afin de lui « voler » des animaux domestiques.

Le canidé sauvage serait donc l’unique représentant d’un genre animal dont l’acquis guiderait toutes les décisions. Que doit-on penser des réactions de fuite, du rut et des modes de reproduction du loup, de la dispersion du canidé, de la territorialité dont il fait preuve (comme les oiseaux) quels sont les caractères instinctifs qui guident son statut animal et ses comportements ?

L’auteur n’évoque jamais ces questions et pour cause les réponses ne sont pas ou peu connues, voire même complètement indéfinies.

Hors la réciprocité entre le loup et l’humain si elle existait trouve donc ses limites en rapport avec l’instinct qui guide le canidé sauvage dans de nombreuses situations, aucune étude probante n’étant en mesure de dissocier clairement l’inné de l’acquis chez le loup l’affirmation de N. Lescureux qui sous-entend qu’une forte réciprocité entre l’animal sauvage et l’humain est possible tient presque de la Fable .

De fait le déroulement de la thèse du chercheur au Cnrs et au Cefe laisse entrevoir que ces liens forts d’interactions entre le loup et l’homme seraient bénéfiques à l’élevage en exerçant une forte pression de chasse sur le canidé sauvage. Le loup ne connaîtrait donc que l’usage de la force et son intelligence se réduirait à comprendre le proverbe bien connu « œil pour œil, dent pour dent »

Doit-on y croire ? Les élus locaux du sud-est, le Cerpam et Laurent Garde, L’Inra et L’Usap le Cefe et donc l’Oncfs soutiennent ces propos qui dans leurs paroles embrumées par des compromis malsains seraient fruits de vérité. Faut-il se poser la question suivante :

Ces organismes chargés pour certains de l’étude, du suivi, et du dénombrement de la population de loup en France ont-ils encore leur place dans les instances gouvernementales de l’Etat en terme de gestion du canidé ?

Ainsi l’auteur relate : « Les seules véritables discussions sont évoquées à propos des loups, lorsque ceux-ci partent en chasse et élaborent alors leur stratégie »

Le canidé serait donc un grand bavard. Ces langages multiples connus de lui seul lui permettraient de déjouer toutes les difficultés au mépris des hommes .

Quelle bonne blague !

Sous l’égide du Cerpam et de Laurent Garde (dont les travaux sont réalisés grâce aux concours financiers du Conseil Régional et des Conseils Généraux de la Région PACA, de l’Etat et de l’Union Européenne et conduits en partenariat avec divers partenaires techniques et scientifiques en lien avec les structures pastorales des autres régions méditerranéennes et alpines) dont je cite les propos : « on a créé un monstre biologique….on balance des loups partout…prenez les fusils flinguez les loups… » l’USAPR a organisée en Août 2016 une série de conférences destinées aux éleveurs ovins.

Laurent Garde a repris à son compte la thèse de Nicolas Lescureux chercheur au CNRS afin d’affirmer que le seul recours à la mise en protection des troupeaux dans le sud-est serait la destruction du canidé !

Toutefois après une analyse contradictoire des écrits de N. Lescureux, il faut remarquer que les témoignages recueillis par l’auteur font l’objet, de sa part, d’interprétations tout à fait discutables. Il faut relever également que ces témoignages ne sont pas corroborés par des études scientifiques probantes qui pourraient confirmer ou infirmer ce qui est de fait une accumulation de déclarations partisanes et subjectives enregistrées par un scientifique dont les conclusions sont tout à fait en contradiction avec les témoignages enregistrés.

Le lien : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00368933/file/theselescureuxnicolas.pdf

 


La thèse de Nicolas Lescureux, chercheur au CNRS :


 

Le titre résume à lui seul les conclusions de l’auteur, je cite :

« Maintenir la réciprocité pour mieux coexister?Ethnographie du récit kirghiz des relations dynamiques entre les hommes et les loups »

Il faut rappeler que l’Ethnographie est l‘Étude descriptive des activités d’un groupe d’humains déterminé…

Cette thèse ne s’apparente pas à une description de faits mais bien à une description des récits populaires enregistrés par l’auteur.

Le canidé sauvage serait à même d’apprendre de l’homme? Dans quelles mesures? Cet apprentissage passerait obligatoirement par l’action d’une pression de chasse forte.

« Or, les seules données contextualisées qu’il est possible d’obtenir sur ces interactions et le contexte dans lequel elles se sont déroulées sont les récits de ceux qui les ont vécues. »

Cependant les récits décrits sont parfois relatés en fonction de récits colportés de bouche en oreille depuis des périodes indéfinies, donc le plus souvent exagérés, voire complètement déformés.

 


Les déclarations de Nicolas Lescureux au Glandon en 2016 :


 

« La réciprocité d’action permet de tenir les loups à distance »

« Pendant relativement longtemps il y avait une très faible pression humaine, on était beaucoup moins nombreux qu’à l’heure actuel et puis les loups qui ont de très fortes capacités d’adaptation, tout ça a permis une relative proximité entre homme et loup qui a perduré jusqu’à une période très récente dans l’ensemble de l ‘hémisphère nord….18éme siècle »

Le postulat est donc posé, le comportement de prédation du loup serait en rapport avec l’anthropisation des milieux dans lesquels évolue le canidé.

Pourtant dans sa thèse, l’auteur commence par cette contradiction, je cite : « Le choix du Kirghizstan comme terrain d’enquête ne relève pas du hasard. Ce pays d’Asie Centrale, situé entre la Chine et le Kazakhstan, est un pays de hautes montagnes à la densité de population relativement faible peu densément peuplé (environ cinq millions d’habitants pour une superficie de 198 500 km², soit 24,6 habitants au km²). En effet, plus de 90% du territoire est situé au-dessus de 1000 mètres et plus de 70% au dessus de 2000 mètres et le pays peut être décrit comme un environnement partagé entre l’homme et le loup. »

Ainsi l’auteur de la thèse n’était donc pas en mesure d’apprécier complètement les interactions pseudo-évidentes entre le canidé sauvage et l’humanité.

 

Et de confirmer dans sa thèse que « Mes enquêtes se sont principalement déroulées au sein de trois villages. ». Pour le moins l’étude porte sur un espace tout à fait restreint et peu représentatif de la situation (Kirghizstan). Doit-on penser que l’auteur a manqué d’ambitions scientifiques ?

« les conflits existaient, ils étaient souvent réglés localement et directement par du piégeage, de la chasse…plus récemment les conflits ont été réglés de manière plus large par des campagnes d’éradication… »

Deuxième postulat, la solution aux prédations du loup serait l’éradication du canidé.

Nicolas Lescureux nous explique ensuite carte du monde à l’appui que sur la grande majorité des lieux ou le loup est présent, il est déclaré « nuisible » donc détruit systématiquement. Le ton est donné, l’animal sauvage est un nuisible.

Dans la thèse de N.L on trouve également cette affirmation :

« il n’est pas dans notre propos de décrire de manière exhaustive la conception qu’ont les Kirghiz du fonctionnement du monde …mais de faire ressortir certains éléments propres à leur mode de pensée qui peuvent conditionner leur relation à l’animal. »

Ainsi le mode de pensée des éleveurs du sud-est aurait des conséquences sur les relations éleveurs-loups. Peut-on envisager que ce mode de pensée serait à même de générer de nombreuses sur-prédations du loup sur les ovins, en estive de montagne ? Peut-on croire que l’indemnisation à répétition des prédations sur les troupeaux engage de nouvelles prédations, alors que les constats sont établis dans l’habitude, sans approfondissement et à chaque cas rencontré ? Les éleveurs s’installent-ils parfois dans un cycle de renoncement qui mène à toujours plus de prédations, alors que les moyens humains manquent cruellement sur les estives tout comme en plaine ?

Les affirmations des intervenants kirghiz  dans la thèse:

« Celui qui est avec les bêtes ne peut pas ne pas les croiser. C’est seulement quelqu’un qui ne s’occupe pas des bêtes, sinon tous les bergers les entendent hurler et ont subit leurs attaques. Bien sûr, tu ne les vois pas quand tu ne t’occupes pas des bêtes, que tu ne sors pas dehors. Et en gardant les bêtes, on les voit hurler, attaquer les bêtes »

L’auteur confirme par le témoin que sans présence humaine, il n’y a point de salut. Combien d’éleveurs dans le sud-est favorisent-ils la présence d’un deuxième berger la nuit avec les moutons transhumants ou non, pendant que le berger qui a poussé les bêtes le jour est au repos ?

« L’homme est intelligent, sensible, il voit avec ses yeux, il analyse les choses tandis que l’animal n’est pas comme ça. Il n’a pas d’intelligence (akyl sezim), pas d’intelligence… Il voit avec ses yeux aussi et il s’enfuit de l’homme, mais il n’est pas comme l’homme tandis que l’homme fait ce qu’il doit faire. L’animal ne peut pas faire comme ça. Si l’homme veut faire tomber la montagne, il la fait tomber. S’il veut creuser la terre, il la creuse, tandis que l’autre, il ne peut pas faire ça, c’est ça la différence, l’intelligence (akyl sezim). […] les animaux ils ont aussi leur intelligence mais ce n’est pas aussi développé que chez les gens. Voilà, nous écrivons, nous lisons, nous comprenons quelque chose, nous sommes au courant de ce qui se passe dans le monde, on voit, on regarde, tandis que l’animal ne peut pas faire ça. »

« La différence c’est l’intelligence (akyl èsi). L’homme est intelligent et l’animal n’a pas l’intelligence que l’homme a, mais il a son intelligence qui lui correspond. Tous ont de l’intelligence mais l’intelligence de l’homme est deux fois plus développée que celle de l’animal, deux, trois et même dix fois tandis que l’intelligence de l’autre [l’animal] n’est pas comme ça. »

Peut-on croire qu’il peut exister une forte réciprocité possible entre l’homme et l’animal ?

« Non, ils ne réfléchissent pas, quand ils ont faim ils mangent, quand ils n’ont plus faim, ils se reposent et s’il y a un danger, ils s’enfuient. C’est comme ça. Sinon chez les animaux, il n’y a pas de « je vais faire ça, je vais manger ça» ou « il y a mon propriétaire qui va m’utiliser», ça n’existe pas. »

L’auteur confirme que ces propos sont assez rares dans la bouche des éleveurs du Kirghizstan…

 


Le loup serait doué d’intentionnalité ?


 

D’après Nicolas Lescureux, «  Les animaux sont plutôt considérés comme des êtres qui décident et planifient leurs actions, et non comme des êtres qui répondent de manière

automatisée à des besoins peu variés »

Parlant des animaux les éleveurs kirghizes expliquent :

« Ils réfléchissent tout. Ils réfléchissent avant de faire. Par exemple avant de manger ils réfléchissent (ojlo-). Tout est lié avec la nourriture. Ils font tout en réfléchissant. Ils font des plans (plandoo), plus fort que les gens. Ils savent comment est l’année, ils savent si le printemps est tôt ou tard, alors ils ont leur période de rut d’après l’arrivée du printemps. (2004,15 : 181) »

« Quoi, moi j’étais avec eux ? C’est ça leur plan. Voilà, par exemple on prend les bouquetins, ils ont toujours un gardien pour garder leurs alentours. Il regarde les quatre parties. Alors dès qu’il sent l’odeur de l’homme ou dès qu’il voit l’homme, les chiens, les loups, alors il donne tout de suite le signe. Alors les autres s’enfuient. (2005, 16 : 199) »

Les animaux et en exemple le bouquetin seraient capables d’organiser leur existence en fonction de critères totalement analysés et compris en fonction d’une expérience acquise. Pourtant le rut chez de très nombreuses espèces est reconnu comme étant une activité qui relève de l’inné et non de l’acquis. L’anthropomorphisme qui se dégage des déclarations des éleveurs ressort à de nombreuses reprises. Exemple :

le loup serait le seul animal a pouvoir construire une réflexion !

« J’ai vu ça, [les loups] se mettent dans différents endroits. Ici il y en a un, ici il y en a un, là-bas il yen a un, ils font des affûts (tosot). Par exemple, il y en a un qui court derrière, l’autre qui prends le relais […] S’ils ne réfléchissent pas comment ils peuvent faire ça ? […] [les autres animaux] ne peuvent pas faire ça. Ils ne réfléchissent pas. C’est seulement [les loups] qui sont comme ça sinon les autres, je ne les ai pas vus réfléchir. Ils sont tous au pâturages mais ils cherchent des

endroits où il y a plus de nourriture. (2005, 03 : 35)

Oui, ils font des plans, ils planifient beaucoup, surtout les loups, ils planifient beaucoup. Pour chasser les bouquetins, ils font des affûts (tosot). Ça se voit par leur geste et ils doivent discuter aussi par leur regard. Par exemple tu regardes ta femme et tu dis « donne moi du thé » avec tes regards et elle te donne du thé. Eux aussi ils doivent être très intelligents, très malins (amalköj).

(2005, 12 : 142) »

« Très malins », il est presque possible de lire « diabolique d’intelligence » dans les propos rapportés ! Il faudrait donc craindre le canidé sauvage pour son intelligence exceptionnelle.

Toutefois, dans le règne animal la capacité des oiseaux à résoudre un problème est totalement reconnue. Certains utilisent des outils adaptés à une situation précise, d’autres imitent leur congénères, d’autres agissent comme leurs propres prédateurs, certaines espèces sont capables de suivre le compte de leurs œufs au nid. Les exemples sont multiples. Le loup serait donc le seul animal doué d’intelligence « pratique » que l’humain ne serait pas en mesure de prévoir !

Doit-on y croire ?

Les loups communiquent (tout comme les oiseaux) pour chasser, se situer, se reproduire pourtant il est difficile de définir l’idée de performance en rapport direct avec un langage et surtout de différencier les comportements innés de ceux qui sont acquis. Nicolas Lescureux ne semble pas en tenir compte !

De fait certains signaux émis par les animaux sont en rapport avec l’inné : donc des réactions qui sont non réfléchies, voire qui sont déterminées par des « automatismes »

« Tous les animaux, tous, ils ont leur langue (tili) qui les lie entre eux. […] Je ne sais pas si c’est bien développé mais je dis que oui, ils en ont. Parce que je suis toujours avec eux. Par exemple je vais souvent chasser les bouquetins, et dès qu’un choucas ou une marmotte pousse un cri, les bouquetins qui étaient en train de se coucher s’en vont tout de suite (…). Alors dès ce moment, je pense qu’ils se donnent des signaux l’un à l’autre. Moi je pense comme ça. Les marmottes, quand les gens s’approchent d’elles, elles sont autrement, et quand c’est un aigle qui passe, il y en a une qui pousse un cri « čirk, čirk » et toutes rentrent dans le terrier, et l’aigle passe. Voilà, ça fait 42 ans que je suis dans ce domaine. Ils ont obligatoirement leur langage entre eux. Ils se transmettent des contacts, des signaux entre eux. Ils se comprennent entre eux. (2005, 10 : 114) »

Le canidé sauvage serait donc l’unique représentant d’un genre animal dont l’acquis guiderait toutes les décisions. Que doit-on penser des réactions de fuite, du rut et des modes de reproduction du loup, de la dispersion du canidé, de la territorialité dont il fait preuve (comme les oiseaux) quels sont les caractères instinctifs qui guident son statut animal et ses comportements ?

L’auteur n’évoque jamais ces questions et pour cause les réponses ne sont pas ou peu connues, voire même complètement indéfinies. Hors la réciprocité entre le loup et l’humain si elle existait trouve donc ses limites en rapport avec l’instinct qui guide le canidé sauvage dans de nombreuses situations, aucune étude probante n’étant en mesure de dissocier clairement l’inné de l’acquis chez le loup l’affirmation de N. Lescureux qui sous-entend qu’une forte réciprocité entre l’animal sauvage et l’humain est possible tient presque de la Fable !

De fait le déroulement de la thèse du chercheur au Cnrs et au Cefe laisse entrevoir que ces liens forts d’interactions entre le loup et l’homme seraient bénéfiques à l’élevage en exerçant une forte pression de chasse sur le canidé sauvage. Le loup ne connaîtrait donc que l’usage de la force et son intelligence se réduirait à comprendre le proverbe bien connu « œil pour œil, dent pour dent »

Doit-on y croire ? Les élus locaux du sud-est, le Cerpam et Laurent Garde, L’Inra et L’Usap le Cefe et donc l’Oncfs soutiennent ces propos qui dans leurs paroles embrumées par des compromis malsains seraient fruits de vérité. Faut-il se poser la question suivante :

Ces organismes chargés pour certains de l’étude, du suivi, et du dénombrement de la population de loup en France ont-ils encore leur place dans les instances gouvernementales de l’Etat en terme de gestion du canidé ?

Ainsi l’auteur relate : « Les seules véritables discussions sont évoquées à propos des loups, lorsque ceux-ci partent en chasse et élaborent alors leur stratégie »

Le canidé serait donc un grand bavard ! Ces langages multiples connus de lui seul lui permettrait de déjouer toutes les difficultés au mépris des hommes !

Quelle bonne blague !

Pourtant les kirghizes relatent ce point de vue :

« Et s’ils [les loups] ne discutaient pas, pourquoi ils garderaient les louveteaux qui sont dans les terriers, les autres louveteaux [ceux plus âgés] ? S’ils n’avaient pas d’intelligence ? Et s’ils ne discutaient pas, pourquoi ils surveilleraient quand [la mère] pousse des cris. (2005, 5 : 59)

Ils discutent, ils connaissent leur langue. Par exemple quand on met le piège, il y a un loup qui y tombe et il hurle, alors les autres loups viennent le voir. C’est ça qu’ils connaissent leur langue. Alors l’autre il souffre, ils viennent le surveiller de loin et après ils s’en vont en disant : « au revoir mon ami ! ». Ils ne s’approchent pas de lui, parce qu’ils savent. (2005, 23 : 275) »

De fait s’ils savaient ils ne se feraient jamais prendre au piège !

Il n’est donc pas possible de comprendre le loup, encore moins de communiquer avec le canidé sauvage, il faudrait donc d’après N. Lescureux, utiliser l’esprit de cet animal, donc son intelligence établie, afin de faire comprendre au loup :

«Tous les animaux. Même l’oiseau annonce son arrivée. C’est pas vrai ça ? Chacun a son langage et si on les comprenait, on pourrait dire au loup : « je ne te touche pas et tu ne me touches pas. » (2005, 5 : 59) »


Le loup serait donc l’alter-ego de l’humain ?


Au fil des pages l’auteur explique que seul la contrainte physique est en mesure de faire reculer le canidé, ainsi les éleveurs kirghizes insistent sur le fait que depuis que le loup n’est plus globalement chassé, il est devenu prolifique, malveillant, dangereux, de plus en plus entreprenant. Sans peur même !

Il aurait donc perdu tout instinct naturel, et pire encore, son intelligence légendaire au contact de l’homme puisqu’il ne connaît plus de limites, comme un enfant de la nature psychologiquement perturbé!

Doit-on y croire ?

Les affirmations des éleveurs kirghizes :

« Ils sont très intelligents (akylduu), comme les gens. Leur intelligence (akyl) est extraordinaire (ukmuš) (2004, 34 : 272)

Les loups ont des intelligences (akyl) comme les gens. (2004, 42 : 346)

Le loup est plus intelligent que l’homme. Il sont très forts et très habiles (kyjyn). […] Oui, c’est vrai, le loup est très habile. Je ne sais pas, ça fait une quarantaine d’années que je suis éleveur et les loups sont très intelligents, très habiles. (2004, 12 : 69) Je n’ai jamais vu un monstre (želmoguz) plus dégourdi (kyjyn) que le loup. Il est plus intelligent que l’homme. (2004, 31 : 250)

Après, ils sont très intelligents. Ils sont plus intelligents que l’homme. C’est juste qu’ils ne parlent pas mais leur intelligence (akyl) est plus douée (kyjyn) que la nôtre. (2004, 40 : 312) »

Le loup cet être diaboliquement intelligent ne dispose pourtant pas de la parole !

Sauf dans les contes et fables .

Les capacités du loup sont semblables à celles de l’homme explique encore l’auteur, ce n’est pas un fait ni une construction de la pensée kirghize mais bien une vision en rapport avec l’expérience de terrain.

Doit-on parler de surréalisme, donc d’un procédé (pseudo-scientifique) qui serait par nature libéré de la raison sous couvert d’un dictât intellectuel livré à l’écriture et à la pensée scientifique?

Je cite :

« C’est pourquoi le comportement de prédation du loup n’est pas seulement considéré comme un moyen pour cet animal de se nourrir, mais comme un mode de vie dans lequel il se complait. Ainsi, les attaques qu’il commet sur le bétail sont interprétées comme des actions perpétrées par un être vorace et excessif, qui tue pour le plaisir ou pour se venger. Si l’on ajoute à cela que les loups sont des animaux prolifiques, le loup devient un véritable ennemi de l’homme et la lutte qui les oppose finit par s’apparenter à une véritable guerre. »

Il faut préciser que les éleveurs concernés n’utilisent pas de chien de protection des troupeaux, que les troupeaux sont parfois à l’abandon, sans surveillance humaine effective et permanente, la traque permanente du loup, voire une éradication locale, ayant par le passé suffit à protéger les animaux domestiques.

Doit-on en faire un exemple probant ? Peut-on adapter la vision kirghize du loup

à nos contrées françaises ou doit-on en conclure que les conditions de l’élevage kirghize ressemblent aux conditions de l’élevage français en particulier dans le sud-est ? C’est à dire un déficit de moyens de protection, d’expérimentations et un braconnage et une destruction du canidé qui a moyen et court terme ne permet pas de se protéger des prédations du loup !

 


Description du comportement du loup par les éleveurs kirghizes :


« Ça, [le loup] c’est un truc qui voyage dans la nuit. Le matin, très tôt, il monte, il reste allongé toute la journée. […] Le loup d’ici ne touche pas beaucoup les bêtes de nos montagnes. Ils vont plus loin, par exemple vers Kaňy-Kür, Pogranyč. Il existe un proverbe russe : « le loup est nourri par ses pieds ». (2004, 18 : 126) »

« Ils n’ont pas de territoire. Il existe un proverbe : « karyškyr menen er žigitin tamagy žoldo » (la nourriture du loup comme du jeune homme est sur leur route). (2004, 21 : 156)

Ainsi le loup serait un vagabond, il survit pourtant sur une zone vitale établie et évolutive, de fait des surfaces de plusieurs milliers d’hectares demandent aux loups de trotter chaque jour, afin de préserver les conditions de sa survie.

« On dit que le loup traverse sept rivières en une nuit. Alors, si c’est sept rivières, il va jusqu’à Tosor. Il s’en va comme ça, ils n’ont pas toujours de territoire précis. Aujourd’hui, ils sont là, demain à Kök-Saj, à Toguz-Bulak. (2004, 26 : 205)

Par exemple, aujourd’hui ils sont par ici, demain vers le bas. Le soir, ils reviennent par ici, demain vers le bas. Le soir, ils reviennent vers le bas. On dit que le loup traverse sept rivières en un jour. Alors, ils sont partis d’ici et ils vont à syrt. (2004, 28 : 223) »

« Ils courent tout le temps, ils ne s’assoient pas, ils ne se reposent pas, ils courent toujours. C’est seulement quand ils sont fatigués, quand ils ont bien mangé, ils vont dans les endroits où il n’y a pas de gens, par exemple dans les rochers et là ils dorment. (2004, 5 : 19) Ils ne marchent jamais doucement, ils courent tout le temps, comme les chameaux. Ils courent tout le temps, ils ne marchent pas doucement. Il lève sa queue et il court en haletant. (2004,28 : 223) »

« Et puis voilà, on les voit souvent [les loups]. C’est quand je prends mon cheval très tôt le matin, je les vois car ils chassent toute la nuit et c’est le moment où ils rentrent à la montagne. On les voit avec les jumelles, à l’oeil nu. (2004, 6 : 25) »

« On peut dire que le loup n’a pas de maison. En parlant du loup, on dit chez les Kirghiz : « žeti künü žerden, žeti küny elden » (7 jours je me nourris de la terre, 7 jours je me nourris des gens) On dit qu’il peut ne pas manger pendant sept jours. Puis, on peut dire que le loup est un voleur, il connaît les endroits en voyageant dans la nuit. (2004, 19 : 133)

Ensuite, la possibilité de faire de longs trajets lui permet d’aller chercher des proies à de grandes distances s’il ne les trouve pas à proximité :S’ils n’ont pas réussi à chasser, ils peuvent faire 70-80 km et continuer le trajet sans arrêt,

jusqu’à chasser quelque chose. (2003 : 19) »

Dans les faits les déplacements journaliers n’excèdent que rarement une fourchette de 15 à 40 kilomètres. Le canidé triangulant souvent durant ses dispersions, l’écart entre deux indices de présence n’est parfois que de quelques kilomètres. Les éleveurs kirghizes expliquant qu’il se déplace essentiellement de nuit.

Ces récits ressemblent à ceux que l’on trouve dans les écrits de certains naturalistes du 18éme et du 19éme à propos du loup. Depuis cette époque, les études menées en Italie prouvent que le canidé a un comportement territoriale, qu’il disperse en fonction des conditions du milieu, du niveau de la pression de chasse sur l’espèce, des conditions d’adaptation possibles des meutes dont les territoires sont largement exploités par les éleveurs et les chasseurs. Le canidé sauvage s’adapte donc aux conditions de survie sur des territoires anthropisés par les humains, ce qui ne signifie pas que le loup anticipe, prévoit, organise, gère de manière récurrente la présence de l’homme mais bien au contraire qu’il subit, comme toutes les espèces sauvages, une forte exploitation saisonnière ou permanente des milieux naturels, profitant au passage des conditions mises en place par l’humain, si elles lui sont favorables.

Les éleveurs kirghizes reconnaissant que ce prédateur est doué pour la chasse, ce qui est dans la nature même de tous les prédateurs des herbivores. Force est de constater que les domestiques prélevés par le loup, s’ils sont accessibles et surtout peu défendus sont donc des proies faciles quand elles sont placées sur le parcours du loup en chasse. Parcours qui n’est certainement pas aléatoire !

De fait les responsabilités sont humaines et non sauvages.


Quelques données biologiques :


Les témoignages :

« Les loups sont plus grands que les chiens et ils sont forts. (2004, 3 : 5) »

« Ils peuvent courir vers le haut des montagnes facilement. Ils ont des dents très fortes et attachées à la mâchoire, c’est comme ça qu’ils peuvent facilement faire tomber les chevaux. (2004, 3 : 5) Les dents du loups sont attachées à la mâchoire tandis que celles des chiens sont comme chez les gens, elles tombent et elles repoussent tandis que celles du loup, soit ça se casse, soit ça s’abîme, ça pousse avec la mâchoire, c’est pour ça qu’il est fort. (2005, 15 : 186) Les dents du loup ont également la particularité de transpercer profondément les chairs :

Nous avons vu le loup beaucoup de fois quand nous étions éleveurs de chevaux et quand ils mordent les bêtes, leurs dents rentrent très profondément dans la peau. Il doit avoir quelque chose sur ses dents car les endroits où ses dents ont touché sont bien blessés. Sur la peau, quand on voit la blessure, on peut dire que c’est une petite blessure, et quand tu ouvres la blessure, tu vois qu’il manque un morceau de viande. (2004, 19 : 133) »

« Ils mangent les bouquetins, mais ils les mangent moins que les mouflons […] parce que les bouquetins se cachent parmi les rochers (taš) et c’est très rare qu’ils les tuent, tandis que les mouflons, ils les tuent en hiver en les faisant venir sur la glace (muz). (2004, 9 : 43) »

« (…) j’ai vu comment ils attaquent les bouquetins. Là bas aussi, c’était sept loups. Nous avons vu les bouquetins de loin, nous nous sommes approchés et nous avons vu sept loups. Alors, nous avons commencé à les surveiller en nous demandant ce qu’ils allaient faire. Alors, ces sept loups se mettent sur différentes collines . Par exemple, il y en a un qui se trouve en haut et l’autre se trouve un peu plus bas, par exemple à 500 mètres. Alors, cinq loups se mettent comme ça et il y en a deux qui poursuivent les bouquetins. Les deux loups qui poursuivent sont fatigués et c’est l’autre qui prend le tour. Ainsi, ils font un relais et le dernier loup en chasse deux-trois. Sinon, on dit qu’il y en a trois qui restent ensemble et les quatre autres poursuivent et voilà, ils donnent le tour à ces trois et ils chassent les bouquetins. (2004, 13 :80) »

L’auteur précise :

« Pour certains, la stratégie employée est pleinement préméditée, les loups se réunissant afin d’élaborer un véritable plan d’attaque »

Toutefois, il semble évident -les conditions de chasse étant aléatoires et incontrôlables, même pour une meute de canidés expérimentés- qu’affirmer que le loup se tient en réunion avant le départ à la chasse est une hérésie intellectuelle. Au plus une certaine émulation a bien lieu, au plus l’expérience du groupe atteste que certains comportements répétés des proies et des prédateurs, eux mêmes, permettent de réagir de manière efficace alors que le prédateur connaît parfaitement la géographie des lieux. Tout comme sa proie ! La chasse engagée par une meute organisée hiérarchiquement est donc pour le moins efficace, alors que les proies s’adaptent également à la prédation. (surveillance accrue, retrait dans les lieux les plus difficiles d’accès, dispersion des groupes de proies en sur-effectif etc…)

Ainsi les éleveurs kirghizes expliquent :

« Quand ils attaquent les animaux sauvages, par exemple les bouquetins, ils font des battues (tosot) en les faisant venir sur un talus (žar). Il y en a un qui les fait paniquer et quand les bouquetins montent sur le talus, il y a l’autre qui en prend un. J’ai vu ça de mes propres yeux, comment ils font des battues. (2004, 25 : 195) »

De fait l’auteur confirme que le canidé utilise diverses techniques de chasse, expérimentée à de nombreuses reprises par le groupe et donc maintes fois répétées ce qui par nature ne demande aucune préméditation.

« Quand ils courent derrière les mouflons, vous pouvez voir ça à Ak-Saj. Ils se dirigent vers les montagnes, vers les rochers. Les bouquetins se cachent sur les endroits où les loups ne peuvent pas les atteindre, mais les mouflons sont comme les moutons, ils ne peuvent pas monter vers le haut. (2004, 19 : 137)

De ce fait, les loups les poursuivent jusqu’à l’épuisement, en se relayant :

Pour les mouflons, ils vivent sur les endroits plats et j’ai entendu dire ça des gens de Ak-Saj. Si, par exemple, ils ont vu des mouflons à Arpa-Čöjčök, il y a deux loups qui viennent à cet endroit, après il y en a encore deux qui sont sur les collines à côté de cet endroit. Comme ça, ils sont sur deux ou trois endroits, cinq ou six loups par exemple. Et comme le mouflon est un animal qui court sur la terre plate, il court vers ces loups et comme ils sont fatigués, les deux loups qui l’ont fait venir vers eux, ils prennent le relais. Après, c’est le troisième loup qui prend le relais. Et puis ils viennent vers les derniers loups qui prennent le relais et qui en font tomber un ou deux et voilà ils les mangent ensemble. (2004, 21 : 155)

Les loups peuvent aussi pousser les mouflons vers une embuscade :

Il y a un homme qui gardait les yacks qui a vu comment les loups chassaient. Il y avait cinq loups, ils se sont divisés en deux groupes et ont chassé les mouflons. Trois loups sont descendus en bas tandis que deux sont restés en haut. Ceux qui sont descendus ont rassemblé les mouflons et les ont ramenés vers les loups du haut. Il a vu aussi comment les loups ont caché les deux mouflons dans la neige pour faire des réserves. (2003 : 20) »

L’auteur confirme ainsi que le canidé est efficace quand il chasse en meute stable et organisée, il faut remarquer que les tirs de destruction actuels, dans le sud-est, le plus souvent exercés sur des groupes, sans aucune analyse des comportements individuels des individus composant la meute, poussent les survivants à retourner sur les domestiques présents, bien plus faciles à prélever. Ces derniers étant largement éparpillés de jour comme de nuit (couchade libre) parfois sans présence humaine, en particulier de nuit, alors que certains troupeaux, poussés de jour par un berger expérimenté mais seul, dépassent le millier de têtes. Ce qui bien sûr est strictement ingérable, les moyens humains n’étant pas mis en place afin de se préserver du canidé sauvage.

Pour mémoire :

« Celui qui est avec les bêtes ne peut pas ne pas les croiser. C’est seulement quelqu’un qui ne s’occupe pas des bêtes, sinon tous les bergers les entendent hurler et ont subit leurs attaques. Bien sûr, tu ne les vois pas quand tu ne t’occupes pas des bêtes, que tu ne sors pas dehors. Et en gardant les bêtes, on les voit hurler, attaquer les bêtes »

D’après l’auteur : « le fait que les loups vivent en couples souvent unis jusqu’à la mort de l’un des deux partenaires et qu’ils évitent la consanguinité par la dispersion favorise l’identification des Kirghiz à cet animal. »

 

« En général, la proportion des proies domestiques dans le régime alimentaire du loup est d’autant plus forte que l’homme a dégradé son habitat et diminué la quantité d’ongulés sauvages. »

Ce qui n’est pas le cas en France, les prédations du loup ne sont donc pas en rapport avec la faible densité du gibier.

« Ainsi, dans la réserve de Hustain Nuruu (Mongolie), bien que le bétail soit majoritaire dans le régime alimentaire du loup, le prélèvement que représente sa prédation ne dépasse jamais 1,5% du nombre total de têtes. Il oscille autour de 0,65% avec de grandes variations selon les années. »

Ce qui atteste qu’une cohabitation est possible  dans une réserve naturelle!

Je vais donc conclure par cette phrase courte et bienveillante d’une éleveuse kirghize, parlant du loup, je cite :

« Quelle faute peut faire la bête ? Le cheval est transport , la vache donne le lait, on mange la viande, alors quelles fautes ils font ? »

Et de fait les responsabilités sont humaines et non sauvages !

Doit-on croire que les éleveurs sont manipulés par leur propre camp ?

 


L’Usapr (Union pour la sauvegarde des activités pastorales et rurales), constituée de maires ruraux, alerte de nouveau le ministre de l’Agriculture au sujet des problèmes de prédation.


« Il ne serait pas tolérable de lier les indemnisations des victimes de la prédation à la mise en place voire à la qualité ou au bon usage des mesures de protection des troupeaux, comme actuellement envisagé par vos services et ceux du ministère de l’Écologie », dénoncent-ils.

Dans leur lettre ouverte, les maires argumentent longuement leur position et mettent en avant le fait que « les mesures de protection se révèlent dans le temps inadaptées et inefficaces face à un prédateur intelligent et très adaptable »

1 commentaire sur “L’Union pour la Sauvegarde des Activités Pastorales, L’Inra, Maires et Elus locaux, le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive et le Cnrs se fourvoient au Glandon.

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