LA CRISE DU SAUVAGE ET LE LOUP.

La dispersion de Canis lupus lupus sur le territoire national dénonce la conformité des discours écologiques et de leurs opposants tout en faisant ressortir l’incapacité des modèles de pensée, mis en place depuis vingt ans, à se régénérer.

Les écologues et leurs organisations, se considérant trop souvent comme les propriétaires des réalités naturelles; alors que les éleveurs et leurs organisations, défenseurs de « l’hyper-ruralité », parfois, se considèrent comme des propriétaires d’espaces ou l’ensauvagement est en train de reprendre pied.

Toutes les conditions nécessaires s’étant progressivement mises en place sous l’action pourtant visible de l’homme.

Alors qu’il est souvent dit, par ces mêmes écologues, que la chute de la biodiversité actuelle sonnerait comme une évidence. Oubliant le plus souvent que la variabilité est un facteur d’adaptation du vivant, totalement indispensable à sa pérennisation ! Cette même variabilité orchestrant la vie de Canis lupus lupus au sein du groupe désignée sous le nom de « meute ». Soit : une organisation naturelle destinée à la survie.

 


Action égale Réaction :


Ainsi la forte dispersion de Canis lupus lupus est sans conteste une réaction naturelle en rapport à l’adaptabilité économique des milieux que nous avons organisés. Retrait des populations humaines des campagnes, modernisation des moyens de production de l’agriculture, organisation de l’explosion des effectifs d’ongulés depuis quelques décennies déjà. Sélection forte des espèces de domestique à la rentabilité exacerbée, dont l’éleveur ovin aujourd’hui explique qu’elle est le fruit des années, d’un travail acharné, tout en étant le pendant de la prédation actuelle du loup.
Dispersion du canidé largement favorisée par l’incapacité organisée de part et d’autres à entrevoir les sens réels du sauvage en général et du lupus en particulier.

Les potentiels de dispersion sont présents dans tous les départements, en dehors des géographies fortement urbanisées. Se pourrait-il que le canidé y soit absent dans les semaines, les mois ou les années à venir ? Non, bien sûr ! Vu sous cet angle, c’est même une certitude, toutefois l’invisibilité apparente du loup s’orchestre à travers une systémique de compréhension indigne en rapport avec une approche trompeuse.

Le canidé serait imprévisible ! Cette affection générant des contagions dans les esprits qui deviennent alors partisans, puis incapables d’affirmer le contraire de ce à quoi ils ont bien voulu croire, généralement sans chercher à comprendre. Cela relève d’une trahison de l’esprit lui même. Chaque camp de l’écologie ou du pastoralisme organisant sa propre systémique épidémique dans la plus grande mésintelligence car elle serait le vecteur d’un rassemblement d’idées progressistes et vertueuses ! Et surtout vecteur d’adhérents ou de compatissants, voire d’un soutien scientifique indispensable à insuffler, un peu plus les mêmes discours insipides. Ce qui aujourd’hui ressemble de plus en plus à une épizootie endémique des concepts exposés eux-mêmes. Une nouvelle forme de rage dont la transmission se ferait à travers les mots, eux-mêmes !

 


Sanctuaires inviolables:


Pendant que les trahisons intellectuelles forment les défilés de Cap Loup sur les trottoirs parisiens, alors que les syndicats d’éleveurs, Fnsea, Ja, Confédération paysanne et autres organisations forment les rangs de la désinformation à Millau et ailleurs, le lupus trotte toujours plus loin, vers des espaces offerts à la prédation. Qu’ils soient cynégétiques ou agricoles, il semble que ces espaces dévoués de moins en moins à l’humanité rendent le loup, totalement invisible ! En exemple, le double braconnage de l’espèce en 2015, dans le département de la Dordogne, ou le canidé n’a jamais existé, officiellement. Du moins avant qu’un individu ne fasse l’objet d’une prise de collet et d’un tir au toucher. Afin de soulager « la bête », de tant de souffrance.

Pour les uns, les écologues, l’espace est un sanctuaire qui ne doit pas être violé ! Ainsi affirmer la présence du canidé sauvage alors que personne n’aurait rien vu, rien entendu, rien investi officiellement, de fait, pour le savoir réellement, est un viol du vivant.

Pour les autres, paysans, ou chasseurs parfois, c’est un sanctuaire qui ne doit pas être violé ! Affirmer la présence du canidé sauvage implique de repenser et réadapter des concepts bien huilés, bien subventionnés, bien pensés, peut-être en d’autres temps mais qui ne sont plus adaptés au monde du vivant actuel. Adapter implique de voir mourir les certitudes anciennes qui sont susceptibles de devenir de nouvelles conditions d’exploitation moins favorables. C’est intolérable, certes mais uniquement dans un système sclérosé intellectuellement.


Tout comme il est intolérable chez Cap loup, de prétendre que le loup serait présent en région parisienne. Les mêmes systémiques engendrant les mêmes symptômes de l’inflexibilité, sous couvert d’une scientificité inadaptée aux rapports même du sujet. Sous prétexte que violer un tabou donne du pouvoir ! Ce qui pourrait être tout à fait inexact, si et seulement si, ceux qui tirent ces ficelles n’entretenaient pas des relations troubles avec l’Office. Le seul organisme officiel apte à dire que le canidé est présent dans les forêts parisiennes, ce qu’il n’a pas fait faute d’investigations et après avoir obtenus des éléments pour le moins inhabituels. Doit-on dire probants ? C’est donc la presse qui s’en chargera ! A leur place et avec ses méthodes. Chacun sait que les règles sont faites pour être violées, surtout quand elles sont naturelles.

 


Le partage en héritage :


C’est une évidence, il n’y pas d’autre choix possible. Qui dit partage, dit reconnaissance de l’existence de deux protagonistes, au moins. Nier la présence d’un des deux protagonistes c’est nier son existence.

Le partage n’est donc pas possible. C’est alors que le loup devient malencontreusement un peu moins invisible, force étant de constaté que son invisibilité passe pour être de plus en saugrenue. Ainsi commence la systémique, celle de l’écologue face à celle de l’éleveur, finalement, bien seul, face à ses questionnements et le retour du sauvage. Qu’il n’a pas senti, revenir, alors qu’il en est le maître d’œuvre, au même titre que le partisan de Cap loup qui hurle sur un trottoir lyonnais ou marseillais :
« Non au tir du loup » sans vraiment comprendre tous les enjeux.

Cette invective, « Non au tir du loup » implique-t-elle de devoir cohabiter ? Pour cohabiter, disons-le également, il faut être deux. Hors sans présence du canidé sauvage, sur des aires communes au sauvage et à l’humain, en présence de prédations renouvelées, la cohabitation est improbable, puisque les écologues eux mêmes, expliquent que le sauvage prédateur des herbivores n’existe pas !
Il sera bien temps de cohabiter, n’est-ce-pas, lorsque les dommages collatéraux du déni auront exacerbé toutes les systémiques de compréhension indignes.


Le loup se partage donc dans la douleur, la douleur de l’écologue qui pleure les nombreux tirs, et la douleur de l’éleveur qui pleure ses brebis ! Ce partage est l’héritage de stratégies de communications devenues sordides de part et d’autre de la barrière qui sépare l’écologue de Cap loup du syndicaliste agricole qui explique que le loup n’est pas compatible avec le pastoralisme. Alors que bien sûr, il est très facile de démontrer exactement l’inverse.

Les nombreux tirs de destructions exercés sur le loup sont le fruit du partage inavoué et inavouable de cette systémique.
Qui il faut le dire, semble encore une urgence sanitaire tant le mal fait des ravages à travers les convictions anti-chasse des uns, anti loup, anti démocratique, anti-corrida, stigmatisé par des « pro» de tous bords, tout aussi nombreux. Tenter de rester à l’écart semble relevé du crime à l’intelligence voire de l’esprit sournois et bien connu du loup, en particulier chez les bonimenteurs de tous poils qui s’excluent des vérités naturelles et de la compréhension des faits. Donc, de la mise en œuvre de solutions pourtant indispensables.

 


La crise du Sauvage :


Elle est née de cette systémique, symbiose du déni et de l’obscurantisme, elle souffle sur toutes les plaines dispersées par le canidé sauvage, de Lorraine en Bourgogne, en Limousin comme en Cévennes, et même en Poitou-Charente, tout comme en Aquitaine. Mais il ne faut le dire à personne, il ne faut pas alerter le loup de sa présence, il pourrait s’en servir ! Ce qui implique également qu’il est inutile de s’investir, par anticipation, à réduire les relations nuisibles entre le sauvage et l’homme, les budgets ne sont pas infinis.

Les relations qui s’instaurent alors entre l’invisible sauvage, l’éleveur qui ne surveille pas encore ses brebis, une administration muette et des écologues aveugles, ne sont pas en rapport avec la nécessaire compréhension des faits, dans laquelle chaque intervenant devrait pourtant s’investir en priorité, afin d’entrer enfin en osmose avec le milieu du sauvage qu’il prétend entretenir.
L’éleveur entretien les paysages dit-il, bien trop souvent artificiel toutefois, alors que l’écologue entretien la biodiversité, bien trop souvent en perte, personne ne semblant devoir aborder l’invisible au plus près. L’Office et ses maigres effectifs dévoués aux trop nombreux loups restant la seule source tarie de tous les belligérants d’une guerre qu’ils ont mise en place, peu à peu depuis 30 ans. Par des conditionnements insipides, que le loup lui même, dénonce par ses comportements et sa biologie.

 


La guerre du loup :


Ainsi les politiques n’ont d’autre choix que d’engager le despotisme sous-jacent des systémiques involontairement collaboratives de l’écologue et du paysan. Le tir de destruction. Celui du tueur de la brigade du loup, celui du préfet dans l’expectative, parfois depuis des années, celui du chasseur en battue, du « braco » également, celui de l’écologue, celui du juge qui déboute l’écologue, celui du paysan qui se l’attribue, car il ne peut regarder le loup chasser ses bêtes. Sur ses terres de plus.

C’est vous dire si elle peut durer, après avoir cessé quelques dizaines d’années, alors que Charlemagne en personne l’aurait institué. Dire qu’on l’avait éradiqué et qu’ils vont devoir remettre ça, faute de pouvoir comprendre que : « le déni du loup mène l’éleveur aux pertes et le loup aux fusils ».

Ainsi, voiler un tabou donne du pouvoir. Ainsi, les associations qui se regroupent au sein du Clan Cap Loup imitent le canidé sauvage. Bien mal toutefois, la meute est un impératif à la survie. Et les loups ne violent aucun tabou bien sûr ! Violer un tabou donne du pouvoir.

Continuer à chercher des indices de présence du lupus sur le terrain, au profit de l’Office -seul habilité à violer leurs tabous- afin d’obtenir quelques brides d’information partielle est  pourtant: une violation. Faute de moyen et de compétence spécifique, de conviction surtout, il est difficile d’appréhender les situations et encore plus difficile de comprendre les enjeux.

Ainsi, le plus simple consiste à nier les évidences, en collectant les indices de la guerre du loup, tout en entretenant la systémique contagieuse, pendant que les éleveurs présentent leur cadavres exquis à la presse, chaque jour, un peu plus longtemps ! Pendant que le canidé trotte toujours plus loin. Ou exactement ? Surtout n’aller pas le dire ! C’est Tabou !

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